Un livre – La Jérusalem retrouvée de Myriam Harry

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Mon amie l’écrivaine Esther Orner me fait le plaisir d’être l’Invitée de ma rubrique Le Billet de l’Invité(e).

Un livre – La Jérusalem retrouvée.

Israel reve d'une terre nouvelle

Avant de partir à Jérusalem, j’ai sorti de ma bibliothèque un livre qui m’attendait depuis de nombreuses années. Sans doute que le temps de lire La Jérusalem retrouvée* de Myriam Harry publié en 1930 était arrivé. Il attendait son heure.

Myriam Harry a vécu son enfance en Palestine. Adulte, elle revient et écrit ce livre.

C’était du temps où les Sionistes, comme elle les intitule avec beaucoup d’empathie étaient des Palestiniens et les Arabes des Arabes…

Cela me ramène à mon enfance tout de suite après la guerre. La Brigade juive débarquait dans les communautés juives. On découvrait de beaux garçons bruns et moustachus. L’ainée de mes cousines sortait avec un Palestinien. Ma famille commandait alors pour soutenir les Sionistes, sans guillemets, des caisses d’oranges de Jaffa comme on n’en voyait pas en Belgique. C’était une denrée rare.

Myriam Harry commence son livre par son arrivée à Jaffa, l’unique port en ce temps là. Les Sionistes ont déjà un projet d’un plus grand port. Projet qui entre temps s’est concrétisé.

«Jaffa pour la plupart des Parisiens, est synonyme d’orange, de belles oranges à la peau épaisse, granuleuse, aromatique et que l’on épluche en rêvant au soleil.»

En trouve-t-on toujours ? Moins sans doute. D’abord la plupart des Pardessim, orangeraies, ont été détruites souvent au profit de l’immobilier, ou faute de combattants. Et puis le marché commun.

 

Dans le chapitre  Ma Jérusalem, elle décrit son passé tout en se référant au présent. Elle sillonne tous le pays et elle y jette un œil à la fois critique et bienveillant. Elle a un réel amour pour le pays. Toutefois son centre, c’est Jérusalem. Elle a retrouvé sa vieille maison sarrasine du Mont Sion. Ses voyages, elle les fait à partir de la Vieille ville qui n’a pas pas vraiment changé sauf qu’elle lui paraît plus petite, forcément puisqu’elle a grandi. Et petite elle l’est.

J’ai aimé son style, sa langue, sa manière de raconter la ville et le pays. Elle mériterait d’être citée davantage parmi les grandes écrivaines. D’ailleurs dans la note bibliographique, il est dit que lorsqu’elle a été traduite en hébreu, son traducteur la présentée comme «la première romancière d’Eretz Israël».

Dans cette même note il est dit qu’elle a traversé un long purgatoire. Elle mérite aujourd’hui d’être redécouverte d’un bord et de l’autre de la Méditerranée. »

Myriam Harry (1875 -1958) chrétienne d’origine juive est née Shapira. Son père, archéologue se serait suicidé. Elle et sa mère ont dû quitter le pays. Pour elle c’était un accident. J’avais vingt et un an quand elle est morte. L’état d’Israël avait dix ans. La terre d’Israël, Eretz Israël, était millénaire.

J’ai écrit ces quelques lignes à mon retour de Jérusalem où j’étais partie me rafraichir. Des petites vacances à 70 kilomètres de Tel Aviv. Un autre monde.

Je les ai écrites dans mes Memories en court en continuant d’une certaine manière La lectrice de soi, tapuscrit dans lequel j’ai relaté mes lectures entre 2003 et 2005.

©Esther Orner

* in Israël – Rêve d’une terre nouvelle Omnibus.

 

     
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