Tel-Aviv, pour la pulsion de vie…

Share

Depuis quelques années, je lis avec assiduité les posts du compte Instagram de Marie Robert @philosophyissexy – des photos en noir et banc et des contenus pertinents. J’ai donc été très heureuse de la rencontrer « pour de vrai » lors de son passage à Tel Aviv, une jeune femme enthousiaste et sincère ! J’ai l’impression d’avoir, malgré la différence d’âge beaucoup de choses en commun avec elle et surtout l’amour de Tel Aviv ! Je reprends donc un post qu’elle a publié sur Tel Aviv illustré par la magnifique photo de Myriam par Rudi Wiessenstein, de la mythique Tsalmania de Tel Aviv.

La photo qui illustre ce post sur Instagram

Ceci est ma valise. La première fois que je suis arrivée à Tel-Aviv, j’avais presque deux décennies de moins. Il était plus de minuit, et mes bagages avaient été perdus à l’aéroport. Je ne connaissais rien de cette ville. Rien d’autre qu’une vague projection médiatique. Et pourtant cette perte était à l’image de ce que j’allais y gagner au fil ses années ; je suis sortie de l’aéroport et là, dans la moiteur de ce début d’été et le bordel ambiant, « j’ai su ». Quoi ? Je l’ignore encore, mais mon sentiment est resté jusqu’à ce jour inchangé. De contradictions en impolitesses, de tolérance en dérision, j’ai appris la grammaire de ce territoire. Celle du coeur qui vacille, de la langue qui se délie, des débats insolubles, de ses habitants aussi rudes qu’éblouissants et de la nourriture comme saint sacrement. J’ai apprivoisé la sociologie des bords de mer,les noms de plage qui se succèdent et racontent l’ampleur de la diversité et des errances : « Gordon », « Frishman », « Banana Beach »… Le corps en mouvement de l’hôtel Hilton au minaret de Jaffa. Désormais, je n’ai plus besoin d’attendre qu’on retrouve mes bagages je pars en les laissant ici. « Et puis de là-haut, tu m’as montré à quel point Tel Aviv était négligée et sexy. On ne voit pas le coucher du soleil et une étoile mais le plâtre qui s’écaille à cause des poussées d’adrénaline, des odeurs de sueur et de diesel, dans cette ville fourbue qui ne dort jamais. Ou se côtoient toutes les langues, tous les destins dont aucun n’est ordinaire, car pourquoi venir dans cette ville où le soleil cogne, où les bombes explosent, où le travail est ingrat, sinon parce qu’on a laissé un désespoir plus grand encore. Pourquoi venir, si ce n’est pour la pulsion de vie? » – Amos Oz

Faites vous plaisir, suivez Marie Robert sur Instagram et lisez ses livres, notamment le dernier Descartes pour les jours de doute, chez Flammarion

Lire aussi : De la force du récit et de l’amour

     
Share