Une bouteille dans la mer de Gaza, le film

Share

Dans le cadre du Billet de l’invité(e), je suis heureuse d’accueillir Mélanie Monforte, diplômée en littérature et en communication à la Sorbonne, actuellement doctorante en politique culturelle à Nanterre. Elle nous parle d’un film qui aborde le conflit israélo-palestinien sous un angle romanesque et intelligent.

Un film récemment sorti sur les écrans français manque de passer inaperçu. Adapté du roman de Valérie Zenatti, Une bouteille à la mer met en scène une adolescente de 17 ans, faussement rebelle et véritablement naïve, qui, ni elle ni nous ne savons trop pourquoi, lance une bouteille dans la Méditerranée, comme un appel à qui la recevra pour trouver des réponses à ces attentats qui rythment son quotidien. Évidemment, la missive échoue sur une plage de Gaza. Évidemment, c’est un jeune Palestinien qui répond à son message, en utilisant cette fois Internet, un moyen plus moderne et moins aléatoire – encore que, l’ADSL à Gaza, ce n’est pas encore ça… S’en suit une correspondance précaire, brouillée par la colère de l’un, Gazaman comme il se nomme, et la naïveté de l’autre, Miss Peace comme il la surnomme. Des deux côtés l’incompréhension mais des deux côtés un même désir de fuir l’insécurité d’un territoire bouché pour l’un et menacé pour l’autre. Si les clichés sont bel et bien là au début du film donc, ils s’évanouissent heureusement pour laisser place à une relation épistolaire houleuse, métaphore du conflit. Ces deux là se croiseront, bien entendu. Mais cette scène attendue par le spectateur se fera à rebours des conventions romanesques. Elle le prendra au dépourvu, au détour d’un check point où il est interdit de s’arrêter et de se parler. Comme un espoir silencieux et modeste d’une rencontre future. « C’est compliqué entre nous mais ce n’est pas impossible. » Sur ces mots se conclut leur échange. Sur ces mots s’ouvrent des possibles et des frontières.

©Mélanie Monforte

La bande annonce:

     
Share