Ronny Someck, le cowboy de la poésie israélienne

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Dans la rubrique Le Divan des poètes de la revue Continuum, Ronny Someck s’est entretenu avec Marlena Braester. Quelques extraits en avant-première:

 

On sait que le public vous aime bien. Comment s’explique l’accueil si chaleureux et immédiat de votre public?
RS : Partout, le public c’est l’œil que mon regard tâche de capter. J’aime bien voir des yeux qui brillent. J’aime bien le public. Il me touche beaucoup. Je sens que le poème que je suis en train de lire sur la scène est une symphonie inachevée et que chacun de ceux qui l’écoutent peut y ajouter une ligne personnelle. Chacun peut prendre le poème vers un lieu qui lui appartient. Je suis un cowboy de la poésie : j’erre d’un endroit à l’autre en essayant de sortir le revolver du poème même là où il n’y a pas d’explosif poétique.

Comment s’est passée votre rencontre avec la poésie française, avec les poètes français?
RS : La poésie française fait partie de ma nourriture littéraire. Je suis un soldat dans l’armée de Rimbaud, un oiseau dans le ciel de Prévert, je salue René Char, mais le poète avec qui je communique par l’écriture, c’est Max Jacob.

Ronny Someck avait participé aussi au numéro 6 spécial Tel Aviv de la revue Continuum:

Tel-Aviv la nuit

Baisse un peu la tête et montre-nous ta nuque,

allume le chauffage,  faisons venir l’hiver!

Sur les draps  d’asphalte repasse  les plis des voyages,

Tu as déjà peuplé les routes de clameur.

Arrache le bouton de la chemise des images,

Souviens-toi que la métaphore

Est aussi un carton d’œufs

Regarde le jaune doré

comme le soleil au-dessus de Guivon,

et son  pair  le blanc faisant pâlir la lune

au-dessus d’Ayalon!

Viens donc, glisse avec moi

Dans la même friteuse

Et dans les gouttes d’huile faisons  cuire encore une phrase!

Traduction: Marlena Braester

Lecture de poème en hébreu et en français de Ronny Someck au festival de Sète 2010:

Un recueil de poèmes traduits en français Constat de beauté est paru en 2007 (Ed. Phi).

     
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