La rue du Lord Melchett à Tel Aviv

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Départ de la place Albert et arrivée sur Sderot Ben-Zion.

Nous sommes au coeur de Tel Aviv, dans le quartier qui porte le même nom : Lev Tel Aviv. C’est une rue agréable et vivante, un hôtel, une synagogue, une école, un lieu de rendez-vous pour les mouvements de jeunesse (dans un bâtiment hideux), beaucoup de végétation. Elle porte le nom d’Alfred Mauritz Mond (1868-1930), premier Baron de Melchett, fervent sioniste d’origine juive dont le père s’était converti au christianisme. Les enfants de Lord Melchett feront le chemin inverse et se reconvertiront au judaïsme. Ministre de la Santé, ami de Haïm Weizman, il devint le premier Président de la Fédération sioniste d’Angleterre, le premier Président du Technion à Haïfa, le fondateur de la ville qui porte son nom Tel Mond où une autre anglaise célèbre, Rebecca Sieff de la famille Marks (de Marks and Spencer) construira sa maison. J’ai déjà rencontré des Lords à Tel Aviv : Lord Byron, Lord Balfour, le Baron de Rothschild !

Au coin de la place Albert, l’une des bâtiments rénovés du très luxueux hôtel Norman affiche une façade blanche et équilibrée. Fenêtres arrondies au premier étage, volets clairs et balcons fleuris.
Au n°5 de la rue Melchett, au coin de la rue Mazeh 21, la maison Breinin, un beau bâtiment aux volumes harmonieux, une cage d’escaliers avec des fenêtres-hublot, des piliers, il faut entrer dans le jardin et lever la tête parce que les arbres et notamment un beau palmier cachent les lignes.
Au n°15, au coin de la rue George Eliott, un très bel exemple de Bauhaus avec un bel arrondi.
Au n°17, une très jolie maison bicolore, bleu et blanc.
Certaines maisons dans cette rue ont l’air de sortir d’un conte : mystérieuses, presque abandonnées, et les notes d’un piano qui semblent voltiger autour de moi,- c’est une pièce romantique -, accentuent cette agréable impression de rêverie.
Je poursuis ma marche. Au n°19, un panneau de la municipalité de Tel Aviv indique qu’entre 1947 et 1948, jusqu’à la création de l’Etat d’Israël, le quartier-général de SHAI, le service de renseignements de la Hagana, le précurseur du Mossad, se trouvait dans cette maison. Quelquefois, pour ce projet Tel Aviv, en marchant, en écrivant, je me sens moi aussi espionne ou tout au moins, détective. Je pousse des portes, je contourne des maisons, je déchiffre des inscriptions cachées et de retour à la maison, j’étudie mes pièces à conviction, une façade, un graffiti, une plaque commémorative, un arbre.
Après avoir traversé la rue Sheinkin, au n°23, la boutique de la styliste Aviva Zilberman dont j’apprécie beaucoup le travail.

Au n°31 alef, une maison bicolore, marron et blanc, où résidait Alter Druyanov, auteur, éditeur et traducteur, connu pour sa compilation d’innombrables blagues juives, le Séfer Ha-Bediha vé-Ha-Hidoush, Le Livre de la plaisanterie et de l’esprit,  paru en hébreu en 1922. Un livre en français, Le rire de Chelm, a été publié aux Editions Berg en 2017 et rassemble certains des traits d’esprit et des plaisanteries des Juifs de l’Est qu’Alter Druyanov, par son travail, a sauvé de l’oubli. A la fin de sa vie, en 1936, il publie  « Le Livre de Tel Aviv » où il décrit les rues de Tel Aviv, – comme moi ! -, qui n’a jamais été réédité depuis mais qui est très apprécié par les collectionneurs. Il s’étonne déjà du changement rapide de la ville. A part ce panneau, il a aussi une rue à son nom près de la rue Bograshov. Cela pourrait être le but de ma prochaine promenade.

Au n°42, la maison Elkayam, un beau bâtiment de style éclectique construit en 1926, lignes droites et arrondies, balcons en coin, corniches. Sur la rampe en pierre, une étoile de David. Le bâtiment a été restauré et surélevé en 2014.
En face, au coin de la rue Borochov,  au n°43 de la rue Melchett,  deux cyprès encadrent un vitrail arrondi en forme d’étoile de David et le toit crénelé est surmonté d’une menorah.
Au n°49, se cache une très jolie maison Bauhaus aux fenêtres-bandeaux très particulières à peine visible sous une végétation fournie. Je me demande qui y habite.
Des rénovations en cours, me voici sur l’avenue Ben-Zion. Je me demande qui était ce monsieur Ben-Zion. Il faut que j’en sache plus. Oui, je suis une détective des traces de la ville !

Façade d’une annexe de l’hôtel Norman, rue Melchett, coin de la Place Albert

 

n°15 rue Melchett

 

n°17 rue Melchett, Tel Aviv

 

n°42 rue Melchett à Tel Aviv

 

n°43 rue Melchett, une synagogue au coin de la rue Borochov

 

n°49 rue Melchett, Tel Aviv

Lire la marche précédente :
L’avenue Ben Gourion de Dizengoff à la Place Rabin

Lire la marche suivante :

La rue George Eliot à Tel Aviv

Tel Aviv, En marchant, en écrivant : Marche n°51

Date :   4 mars 2018, 17 Adar 5778

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