Etranger résident – la collection Marin Karmitz à la Maison rouge

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Brigitte C., notre chroniqueuse Cinéma, nous guide à Paris à la Maison rouge

Etranger résident – la collection Marin Karmitz

17 novembre, ciel gris dehors à Paris et gris noir et blanc à l’intérieur de la Maison Rouge  à travers la très riche exposition de photos que Marin Karmitz nous donne à voir.  Ce matin-là je l’entends dire sur France inter qu’il n’aime pas beaucoup le mot de « collectionneur » car pour lui chaque acquisition a été la réponse à un élan du cœur. Il n’y a pas de meilleure introduction à l’exposition dont le titre parle de lui-même que de l’écouter et qui m’a emmené la voir l’après-midi même. 

Marin Karmitz, né en 1938 est issu d’une famille juive roumaine qui s’installe à Nice en 1947. Il s’inscrit à l’IDHEC et toute sa vie sera dédiée au cinéma. Après avoir été assistant, puis metteur en scène, il fonde une société de diffusion, devient producteur pour des centaines de films de qualité : Chabrol, Truffaut, Kiarostami, Godard, Kieslowski, Les frères Taviani, tous autant de choix artistiques et politiques qui expriment les préoccupations et les choix du producteur, et il aussi crée les salles MK2.

Les choix photographiques de Marin Karmitz sont le reflet de ses engagements, une sorte de biographie de ce qui l’interpelle : l’exil, l’ostracisme, la misère, la guerre. L’exposition s’ouvre sur un rideau mouvant sur lequel est projetée une porte tournante, extrait du film muet « Le dernier des hommes » et se termine sur la silhouette minuscule d’Isabelle Huppert visionnant seule devant un écran géant le film « La pianiste » dont elle est l’actrice principale. Entre ses deux extrémités des photographies de pauvres juifs en Pologne au début du siècle, à côté une série incroyable de photos de jeunes juifs dans un kibbutz en Pologne en 1937, ils ont l’air sain et affairé, et on ne peut que se demander ce qu’ils sont devenus, en craignant la réponse. Des portraits d’enfants et de famille miséreux aux USA du début du siècle, photos du conflit israélo-palestinien. Quelque soit le sujet, toujours des visages. Impossible ici de citer tous les sujets et tous les photographes qui de la Suède au Tibet sont là présents.

Dans cette expo où la photographie tient la part la plus importante il y a aussi des œuvres d’art de civilisations anciennes ou contemporaines, en couleurs celles-là.

 

L’exposition s’achèvera le 21 janvier 2018.  Autour de l’exposition trois conférences se tiendront au cours des trois prochains mois. Tous les renseignements sur le site de la maison rouge

 

Roman Vishniac, Rue Isaac, Kazimierz, Cracovie, 1935-1938

 

     
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