Sur le jour de la destruction de Jérusalem par Titus, Lord Byron

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C’est en écrivant la promenade Rues Lord Byron, Jean Jaurès, Emile Zola que j’ai découvert le recueil Mélodies hébraïques du célèbre poète romantique anglais Lord Byron publié en 1818 dont est extrait ce poème. Ces textes devaient accompagner les mélodies d’Isaac Nathan. Après des revers de fortune, Isaac Nathan s’est exilé en Australie en 1841 où il est devenu organiste à la synagogue de Sydney.

Dans le recueil Mélodies hébraïques, on trouve aussi le célèbre, Sur les rives de Babylone 

Sur le jour de la destruction de Jérusalem par Titus

De la dernière colline qui regarde ton dôme naguère sacré,
je t’ai contemplée, ô Sion ! quand tu fus livrée à Rome.
Ton dernier jour était venu, et les flammes de ta ruine
ont éclairé le dernier coup-d’œil que je donnai à tes murs.

Je regardai ton temple, je regardai ma maison,
et j’oubliai un moment mon esclavage à venir.
Je ne vis que l’incendie qui dévorait tes autels,
et les mains trop bien enchaînées qui auraient en vain tenté la vengeance.

Maintes fois sur le soir, ce lieu élevé, d’où j’observais ta chute,
avait réfléchi les derniers feux du jour,
lorsque, monté sur le sommet, je contemplais le déclin
du soleil du haut de la montagne qui brillait sur ton sanctuaire.

Mais en ce jour fatal j’étais sur la montagne,
et ne remarquais pas les rayons du crépuscule se fondre peu à peu dans les ténèbres.
Oh ! plût à Dieu que les éclairs eussent flamboyé en leur place,
et que la foudre eût éclaté sur la tête du conquérant !

Mais les dieux du Gentil ne profaneront jamais
le sanctuaire où Jéhovah n’a pas dédaigné de régner :
quelque dispersé, quelque outragé que puisse être ton peuple,
ô père céleste ! nos adorations ne sont que pour toi !

Sur le jour de la destruction de Jérusalem par Titus, Lord Byron

     
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