En taxi dans Jérusalem

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Dimanche 11 Mai à 19h30

à la Librairie du Foyer à Tel Aviv

Kikar Masarik 14 Tel Aviv

 Rencontre-Dédicace avec Sabine Huynh – écrivain

et Anne Collongues – photographe

 A l’occasion de la sortie de leur livre

 EN TAXI DANS JERUSALEM

J’ai le plaisir d’accueillir dans le cadre du Billet de l’Invité(e), Anne Collongues, pour nous parler du livre En taxi dans Jérusalem.

Les histoires qui figurent dans le livre En taxi dans Jérusalem de Sabine Huynh (Publie.net, 2013) touchent et témoignent d’une réalité que j’ai vécue et que le texte transmet admirablement, via ces dialogues intenses, si caractéristiques de ces échanges avec les Israéliens qui n’ont pas pour habitude de faire cents détours, mais plutôt d’utiliser les mots, parfois, comme le plus court chemin d’aller d’un endroit à un autre (qualité précieuse pour un chauffeur de taxi), et qui ne révèlent pas tant un manque de manières, de politesse ou de distinction – ce qu’au premier abord, étranger, on prend comme tel et on s’offusque et on se braque, comme la narratrice, de tant d’impudeur – qu’une curiosité réelle, un appétit impatient d’accéder à l’autre, et pas une minute à perdre.

Au fil des dialogues, on vit à travers l’expérience de la narratrice ce changement progressif de la perception, via le vécu quotidien ; comme elle, on (lecteur) finit par accepter, et même apprécier ce qu’on nommerait familiarité et qui est, dans la culture israélienne, le rapport simple, honnête et direct à l’autre, sans gants, ni faux-semblants.

C’est tout à la fois la liberté de ces conversations, affranchies, tout autant que leurs revers, l’indiscrétion, qui transparaissent dans le texte et permettent ce portrait fidèle, multiple et révélateur, en vingt six fragments hiérosolymitains, auxquels nous donnent accès la narratrice, un accès privilégié puisqu’il a la particularité d’être à la fois celui d’une étrangère qui s’étonne, questionne, est naturellement décontenancée, sans la naïveté d’une première approche, mais avec l’entendement tout autant que l’intuition d’une culture et d’un pays où elle vit, qui chaque jour se découvre et se complexifie, et que tel elle nous expose, via l’acuité de sa perception.

Bien sûr, ces conversations n’auraient pas eu lieu, auraient été bien différentes, s’il n’y avait pas eu cette langue commune, l’hébreu – qui permet au chauffeur et à la passagère de se parler – dont le texte en français témoigne si bien de la concision et de la dense sobriété, langue devenant souvent le protagoniste de la discussion, le sujet, et amenant avec elle, les questions d’identité, d’origine et d’appartenance, si sensibles et cruciales. Et d’ailleurs, c’est un des aspects majeurs qui fait l’importance de ce texte pour moi et sa pertinence. Israël, souvent résumé dans l’actualité à son conflit, à quelques sujets déterminés sur lesquelles la lumière est braquée de l’extérieur, mettant dans l’ombre tout le reste, est ici abordé via le détail, le personnel, le particulier, dans l’intérieur sombre d’un taxi. Dans l’échange confidentiel de deux étrangers, sourdent ces inquiétudes, la guerre, la présence des harédim, inextricable de la réalité quotidienne, se mêlant aux chansons de Julio Iglésias, à un jeu de noyaux d’abricot, au prix des courses au supermarché.

©Anne Collongues

En taxi dans Jérusalem

texte Sabine Huynh – photographies Anne Collongues

Disponible en format numérique sur Publie.net  et aussi en format papier

 

     
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