Debout!

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J’accueille dans mon Billet de l’Invité(e) la chanteuse Brigitte Stora.

Debout!

Nous sommes nombreux à avoir espéré que l’assassin de Toulouse ne s’appelle pas Mohamed, j’ai rêvé presque prié pour que le combat contre le « racisme et l’antisémitisme » rejoigne à nouveau et de manière claire les luttes antifascistes de jadis, celles où le mot d’ordre « no pasaran » puisse se faire à nouveau entendre « tous unis contre la bête immonde ». Mais la bête immonde a plusieurs visages, cette hydre-là s’appelle le fascislamisme. C’est un islamiste, (psychopathe sûrement comme le sont tous les assassins) qui a commis l’horreur. Pourtant je savais ce que je craignais car depuis longtemps déjà les tueries de Juifs sont le fait des fondamentalistes islamistes. Déjà en 80 au moment de Copernic, nous ne voulions pas envisager que l’attaque contre la synagogue soit le fait d’un commando « pro palestinien ». A l’époque l’histoire n’avait pas encore tranché. Les deux tours de New-York étaient encore debout. Nous pouvions nous retrouver dans un côte à côte chaleureux avec ce fol espoir qu’il n’y aurait plus jamais de solitude juive face à l’horreur. Mais je savais déjà (sans l’admettre) que si les auteurs de ce crime avaient été identifiés plus tôt, jamais les drapeaux rouges, la gauche radicale et démocrate n’auraient défilé côte à côte… Puis il y eut la rue des Rosiers, Daniel Pearl, Bombay, etc. Quand les choses étaient trop claires, on évoqua alors le conflit du Proche-Orient ou le communautarisme du CRIF et nous avons alors défilé dans la solitude pour Ilan Halimi… Il est difficile aujourd’hui de considérer qu’un homme qui met une balle dans la tête d’enfants juifs le fasse par compassion. Certains osent pourtant relayer ce « désespoir » qui mènerait à l’horreur. Comment certains n’ont-ils pas voulu voir que l’horreur islamiste n’était rien d’autre qu’un nouveau fascisme, aussi atroce que le furent les assassinats staliniens, le génocide du Cambodge et les massacres hitlériens. Pourquoi ce malaise alors même que les auteurs de ces crimes ne se sont jamais cachés pour répandre leur haine dans nos quartiers et dans la tête de nos enfants. Malgré les milliers de morts d’Irak, les talibans d’Afghanistan, les 200 000 égorgés d’Algérie, certains ici ont cru bon jouer sur des amalgames douteux « islamophobie = racisme », ou encore le fameux « qui tue qui » de la décennie noire algérienne. Les Français d’origine musulmane ici, les Arabes démocrates là-bas se sont retrouvés bien seuls ; stigmatisés par les uns ou flanqués de compagnons de déroute. Il est peut-être temps de dire haut et fort que nous n’acceptons plus les lâchetés idéologiques, les indignations sélectives. Les islamistes sont des fascistes, ni plus ni moins. Ici et là, leur cible c’est l’Autre toujours, la haine du Juif, bien sûr, celle des femmes, des homos, des minorités religieuses et aussi de tous ceux qui ne pensent pas comme eux. La violence sans limite justifiée idéologiquement ; un poison lent. Je voudrais que l’on maintienne la manifestation de dimanche que nous soyons ensemble au coude à coude, au cœur à cœur pour dire notre dégoût des assassins de la vie. Que les Juifs ne se sentent plus seuls, que les Arabes de ce pays ne se sentent plus impuissants à dénoncer ceux qui leur font tant de mal et se permettent de parler à leur place, que tous nous puissions dire à nouveau en français, en arabe, en hébreu et pourquoi pas en espagnol « no pasaran ».

©Brigitte Stora

By: Mymy Koh

     
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