En souvenir de Manuela Wyler : Fuck her cancer

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J’ai fait la connaissance virtuelle de Manuela Wyler lors d’une émission de Laurence Goldmann sur RCJ : « Y-a-t-il une blogosphère juive? » avec en studio le journaliste Guy Birenbaum, Alain Granat de Jewpop et moi par téléphone. Après l’émission, nous sommes devenues amies sur Facebook et sur Twitter. J’ai découvert qu’elle était historienne et que sa spécialité, c’était de trouver les traces qu’on laissait les réfugiés juifs de 1933 à 1948, qu’elle animait, depuis 2007, un blog Jewish Traces  où elle redonne une identité aux victimes de la Shoah avec des micro-biographies, intitulées Plus qu’un nom dans une liste. J’ai consulté , jamais à jeun,  KitchenBazar où elle partageait ses recettes de cuisine tendance ashkénase. J’ai lu son blog Fuck my cancer devenu un livre où elle parlait sans concessions de sa maladie, avec un humour décapant, très loin du rose associé par certains au cancer.

Elle était très matinale, et c’était souvent elle, la première à qui je disais bonjour le matin sur Twitter en répondant à ce que j’imaginais un tonitruant Bonjour le Monde et sa banlieue.

J’ai suivi au printemps 2016 tous les articles de sa saga familiale  Cher Léon , l’histoire de son grand-père, qui est aussi devenu un livre-papier.

Elle me donnait faim en détaillant tous les plats qu’elle préparait à sa famille. Je me demandais d’où lui venait cette énergie.

Et puis, sa méningite et un tweet qui allait être le dernier. Sa fille a annoncé le 21 février 2017 que Manuela était morte. Que son souvenir soit une bénédiction. Cette amitié était peut-être virtuelle mais ma tristesse est bien réelle.

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