One out of three, un film documentaire israélien

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Nous retrouvons notre chronique Cinéma israélien avec Brigitte C.

oneoutofthree

Meshalosh yotsè ehad, One out of Three, משלוש יוצא אחד film documentaire de Sivan Ben Ari
Durée du film : 55 minutes
Sortie du film : 2014 dans le cadre du festival Docaviv

Anton, Ivan, Boris et moi… On se souvient de la chanson que chantait Marie Laforêt ?  C’est la ritournelle qui m’est tout de suite venue en sortant  de la cinémathèque, un grand sourire aux lèvres et plein de questions dans la tête. Un an plus tôt, Riki est venue habiter provisoirement chez son frère Yakir et son conjoint Ran, avec Nour, sa petite fille de trois ans, qui est la fille d’Oded dont Riki est séparée. Riki a pour amoureux Shalom qui vit ailleurs, puis il y a Sivan, une amie de Riki, qu’on ne voit pas mais qui est car c’est elle qui a eu l’idée du film et qui l’a tourné.

Yakir, Riki, Ran, Sivan, Oded, Shalom. Au début ça paraît confus mais vous verrez, ça va s’arranger. Yakir et Riki, un frère et une sœur qui pourraient être jumeaux tant ils sont liés l’un à l’autre. Yakir et Riki sont en hébreu l’anagramme du même prénom. Comme la fée au-dessus du berceau, c’est ce qu’ont souhaité leurs parents et à mon avis la réalité a dépassé leurs espérances. Cela fait un an que Yakir, Ran, Riki et Nour partagent le même appartement et que Riki est avec Shalom quand Yakir, Riki et Ran décident de faire un enfant à trois. Qui a dit qu’un enfant doit avoir deux parents seulement ? Riki ne sait pas comment sa relation avec Shalom évoluera, alors pourquoi attendre ? Ainsi Nour aura un petit frère ou une petite sœur, Yakir et Ran seront les pères et Riki sera la mère. Rassurez-vous, le père biologique est Ran. Et si vous trouvez ça confus, pas eux, ni Nour, la petite fille éclatante de joie et d’esprit, qui ne confond rien ni personne, entre Oded son père, Yakir son oncle, Riki sa mère, Shalom le fiancé de sa mère, et Ran le conjoint de son oncle, et père biologique de Ya’ar, son petit frère qui vient de naître.

Et puis un jour, quand Ya’ar a environ un an, Riki s’en va vivre avec Shalom, Nour et Ya’ar. C’est un peu triste car ce ne sera pas juste comme avant et c’est aussi un peu gai car Shalom et Riki, voilà c’est pour de bon, du moins pour l’instant, et Ran et Yakir vont retrouver un peu d’intimité. Mais ce n’est pas une séparation juste un autre accommodement. Nour continuera bien sûr à voir comme avant son père Oded, à dormir régulièrement chez Yakir et Ran. Quand à Ya’ar il est moitié chez maman, moitié chez les papas. ‘Pourquoi pas ?’ titrait un film de Colline Serreau de 1977, sur un thème un peu semblable. Bref, c’est comme doit être une famille, avec beaucoup d’amour et beaucoup de respect et d’attention. Parfois on se sent seul, parfois on s’engueule, et dans cette famille-là on discute encore et encore car il faut tout inventer. Ah…j’ oubliais : le titre israélien, meshalosh yotsè ehad, veut dire littéralement : de trois, un sortira. C’est la formule que scandent les enfants entre eux pour former des équipes de jeux, l’équivalent de la ritournelle : passe passe passera la dernière la dernière (bis) la dernière y restera. Allez voir le film : on rit, on s’interroge. Que demander de plus ?

     
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