Fin, un poème de Léa Goldberg

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En ces temps difficiles, peut-être que la poésie peut nous aider à lutter contre les ténèbres, en particulier celle de la poétesse israélienne Léa Goldberg.

Fin

J’imaginais le temps s’arrêter,
les pommiers encore en fleurs comme alors
ou les feuilles mortes des jardins
déployant encore leur tapis d’or.

Comme si notre monde ne s’était pas effondré,
comme si nous ne connaissions pas tout ce que nous savons,
comme si notre maison était encore debout
et notre place autour d’une table blanche dressée pour un repas de fête.

Tout, tout ce qu’autrefois nous aimions
se déroule dans tes yeux humides.
Ne me regarde pas ainsi, aucun sens
de se souvenir des choses dites oubliées.

Les oubliées que l’on ne saurait oublier,
les disparitions auxquelles nul n’échappe –

Traduit de l’hébreu par Esther Orner et Rachel Samoul
     
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