Shores of light, Lumière au bout de la botte, un documentaire de Yaël Katsir

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Nous retrouvons notre chroniqueuse cinéma israélien  Brigitte C. pour la fin du festival Docaviv 2015 avec un film qui l’a beaucoup émue.

 

Shores of light (en hébreu le film s’appelle Or biktseh hamagaf אור בקצה המגף, à traduire dans tous les sens par Lumière au bout de la botte)  raconte le retour en arrière de trois femmes israéliennes nées comme 356 autres enfants dans un camp de rescapés de la Shoah entre 1945 et 1947 à Santa Maria di Leuca au sud de l’Italie. Au sortir de la guerre, les habitants vivent eux-mêmes dans un très grand dénuement. Ils accueilleront pourtant à bras ouverts les Juifs rescapés de la Shoah ayant conscience de ce qu’ils ont vécus. Acte de naissance dans un registre écrit à la main, dessins sur les murs des maisons où ils étaient logés – dont le dessin d’un soldat des Brigades juives – retrouvailles avec une assistante médicale qui travaillait à la maternité tenue par les bonnes sœurs, retrouvailles encore avec une vieille dame qui prêtait aux réfugiées sa robe blanche de mariée, dispute entre Italiens et jeunes juifs sauvageons rescapés des camps de concentration autour d’un terrain de foot et réconciliationautour d’un repas. Trocs et cadeaux du matériel et des vivres distribués par le Joint. Tout un passé que les trois femmes pistent, dont elles n’ont pas la mémoire, dans cet après-guerre où leurs parents attendaient que la Grande-Bretagne les laisse entrer en Palestine et essayaient de se reconstruire une vie, en pariant sur l’avenir, à charge de revanche, en faisant des enfants, beaucoup d’enfants et le film avance dans un retour en arrière qui laisse sans voix.

Et vers la fin, je ne peux pas ne pas penser aux centaines de milliers de réfugiés de Syrie, du Burundi, du Soudan, de Lybie et d’ailleurs que le Sud de l’Italie recueille chaque semaine sur ses côtes.

Yaël Katsir la cinéaste, née en 1942, a tourné plusieurs documentaires qui ont toujours pour sujet le parcours des femmes.

     
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