David Avidan : Les rues décollent un peu

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Ce poème de David Avidan (1934-1995) a été publié dans le Continuum n°, la revue des écrivains israéliens de langue française, consacrée à Tel Aviv

Les rues décollent un peu
La rue belle belle s’arrêtera en fin de route
le calme dur se cassera comme une croûte
et le matin humide sera carbonisé dans sa foudre.

Les gens halèteront comme après une course de fond
la ceinture de la ville serrée serrée à fond
les murs comprennent quelque chose et tombent.

Sur la ville agonisante descend un soleil de feu
par un temps pareil il n’y a pas de père heureux
ni d’homme mort et les rues décollent un peu.

Les rues décollent vers la lumière comme un tapis magique
les murs tombés sont bientôt redressés (l’esprit civique)
et la ville n’a ni commencement ni fin. Ses entrées sont uniques.

Et tes mains chantent du mur comme un murmure de mousse verte
verte
et tes yeux fleurissent comme des perles dans le cou de l’éclat
mais ta tête fatiguée est étroite et ta bouche prend l’air.

Traduction: Michel Eckhart-Elial

Le chanteur israélien Asaf Amdursky a mis ces paroles en musique et le clip qui l’accompagne est une ode d’amour à Tel Aviv.

     
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