Poupée mécanique, un poème de Dahlia Ravikovitch

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Voici un poème de la poétesse israélienne Dahlia Ravikovitch (1936-2005), « Poupée Mécanique » publié dans l’excellente anthologie établie par Esther Orner,  Chacune a un nom, Femmes et artistes d’Israël, parue aux Editions Caractères en 2008.

Cette nuit-là, j’étais une poupée mécanique,
je me tournais à droite, à gauche, et en tous sens.
Je tombai face contre terre et fus réduite en mille morceaux.
Et l’on tenta, d’une main experte, de rassembler mes débris.

Alors, je redevins une poupée en état.
Je fus posée, je fus soumise,
mais n’étais déjà plus qu’une poupée de second ordre,
comme un sarment blessé s’accrochant à ses vrilles.

Puis je m’en fus au bal, à la ronde des danses,
mais on me délaissa, avec pour compagnons des chiens et des chats,
et cependant mes pas avaient rythme et mesure.

J’avais des cheveux d’or, et j’avais des yeux bleus,
ma robe était couleur des fleurs du jardin,
et mon chapeau de paille arborait des cerises.

Dahlia Ravikovitch, traduction de Simon Georges Slama

buba

 

 

     
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