Théâtre et sacré dans la tradition juive, le livre de Guila Clara Kessous

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 Dr. Guila Clara Kessous est comédienne, metteur en scène et productrice de plus d’une vingtaine de spectacles en France et à l’étranger. Détentrice du prestigieux «Award for Excellence in Teaching » du Bok Center de l’Université de Harvard, elle a notamment créé le cours « Théâtre et droits de l’Homme » à Harvard et à SciencesPo Paris. Chevalier des Arts et Lettres, elle a reçu en 2012 le titre d’Artiste pour la paix de l’UNESCO pour l’ensemble de son travail au service de la mémoire et du rapprochement entre les peuples à travers le théâtre.

J’ai rencontré Guila Clara Kessous lors de son passage en Israël pour la Foire du Livre de Jérusalem où elle était venue présenter son livre  Théâtre et sacré dans la tradition juive chez PUF dans la collection Lectures du judaïsme, 2012. J’ai lu le livre, un format compact, dans la tradition des « Que sais-je? »avec grand intérêt et surtout j’ai appris beaucoup de choses.

Guila Clara Kessous met d’abord en évidence les rapports entre Talmud et Théâtre: selon la lecture rabbinique qui en est faite, le théâtre, en hébreu venu du grec  theatron, תיאטרון  va être soit apprécié et même vu comme lieu d’enseignement de la Torah, soit condamné comme lieu de perdition.

Puis, elle fait un compte-rendu chronologique de l’évolution du théâtre juif et de son rapport au sacré. J’ai ainsi découvert les origines juives de la pièce Everyman, les rapports entre La Célestine et le marranisme. J’ai fait connaissance avec Yehuda Sommo, né à Mantoue au XVIe siècle qui va écrire le premier traité historique sur la mise en scène et la pièce de théâtre écrite par Herzl qui va le mettre sur le chemin du Retour.

Bien sûr, vous trouverez dans le livre de Guila Clara Kessous une histoire du théâtre des Lumières et du théâtre yiddish et tout un chapitre sur le théâtre et le sacré en Israël.

Ce livre est donc une mine d’informations sur le théâtre dans la tradition juive mais pas seulement, c’est aussi une reflexion profonde sur le rapport entre le théâtre et le sacré. Tout n’a-t-il pas commencé au Mont Sinaï quand: Et tout le peuple voit les voix et les torches et le son du shofar et la montagne en fumée; et vit le peuple et ils bougèrent et se tinrent à distance (Exode XX, 18)

 

 

     
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