ADI, une carte pour sauver des vies

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Aujourd’hui, le 11 mars 2010, c’est la Journée mondiale du rein. J’avais écrit pour Contact J, le mensuel d’expression du judaïsme de Belgique, en décembre 2008, un article toujours d’actualité. Une carte pour sauver des vies. Il s’agit de la Carte ADI. En 2009, 45 162 Israéliens se sont procurés la carte.

Carte Adi

Une carte pour sauver des vies

Cette année, l’association ADI qui est, en Israël, à l’origine du travail de mobilisation pour le don d’organes, célèbre ses trente ans d’activité. ADI (www.agudatadi.org.il), a été fondée en mémoire de Ahoud (Adi) Ben Dror, par ses parents. Quand Adi a finalement reçu un rein en 1978 après deux ans d’attente, son corps était trop faible et il est mort des suites de la transplantation.

Cette organisation très active travaille aujourd’hui avec le ministère de la santé israélien qui a créé fin 1993 un centre de coordination des dons d’organes en Israël, Israel Transplant.

ADI encourage chaque Israélien à se munir d’une carte de donneur, une carte verte désormais célèbre avec une fleur dont un des pétales est rouge et où, à côté des informations sur le donneur potentiel, figure la devise de l’organisation qui se rattache ainsi à la tradition juive : Celui qui sauve une vie sauve un monde (Michna, Sanhédrin 4:5)

Prés de 500 000 Israéliens ont cette carte dans leur portefeuille. Un chiffre qui augmente de plus en plus vite mais qui est encore très bas puisqu’il se situe seulement autour de 8% de la population israélienne. De plus, le nombre des familles israéliennes qui refusent qu’on prélève des organes sur de proches décédés est de 60%.

Ces nombres peu satisfaisants sont en train de changer grâce à l’adoption par le Parlement israélien le 25 mars 2008 d’une loi qui fait de la mort cérébrale, la mort légale. Une personne est considérée morte non pas si son cœur ne bat plus mais si son cerveau ne présente plus aucune activité. C’est la mort du tronc cérébral qui sert de critère définitif. Le diagnostic de mort cérébrale requiert une procédure rigoureuse et bien standardisée afin de s’assurer de l’irréversibilité de cet état.

Ce changement de définition de la mort est en Israël primordial pour permettre le don d’organes. Le débat autour de cette question a été houleux et surtout dans les milieux religieux. Dans le judaïsme, le respect du corps d’une personne décédée, – le respect de l’intégrité du corps étant d’une importance fondamentale comme le montre les volontaires de ZAKA qui après chaque attentat récupère chaque partie infime du corps-, et le fait qu’on ne doit jamais privilégier une vie face à une autre sont essentiels. Comment concilier ces principes avec la nécessité du pikuah nefesh, de la primauté de la vie qui passe avant même le respect du Shabbat? Le grand rabbin sépharade d’Israël Shlomo Amar et le leader spirituel du parti Shass, le grand rabbin Ovadia Yossef ont apporté leur soutien à la nouvelle loi. Par contre, des ultra-orthodoxes lituaniens se sont élevés sur ce qu’ils considèrent comme étant un encouragement au meurtre.

A ce jour, 45 000 donneurs potentiels inscrits sur la liste de l’ADI sont des Juifs pratiquants. Sur leur carte de donneur est précisé que leur don devra être confirmé par un rabbin choisi par la famille qui sera consulté avant tout prélèvement d’organe.

Cette année, selon Israel Transplant le nombre de dons d’organes a augmenté de 62 % par rapport à l’année 2007.  Cette tendance devrait s’amplifier.

Les Druzes sont aussi réticents au don d’organes pour des raisons religieuses. Pourtant la famille d’Hamedi, 15 ans et demi, victime d’un accident de voiture, a accepté de donner ses organes qui ont ainsi sauvé quatre malades, juifs et musulmans. Une rencontre a eu lieu le 10 décembre 2008 entre la famille d’Hamedi et les personnes qui ont reçu ses organes ainsi que des représentants religieux, juifs, musulmans et druzes, tous désireux d’inciter la population à se munir de la carte qui sauve des vies. Un don de vie et d’espoir.

Pour se procurer une carte ADI:  http://www.health.gov.il/transplant/card_eng.htm

     
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