Un Samedi sous le feu en Israël

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Un samedi sous le feu. Deux nuits de suite à Tel Aviv, il n’y a pas eu d’alertes. On a pu dormir et reprendre des forces. Et donc, hier matin, je dis à Charles : le confinement, ça suffit, sortons. (A propos de confinement, c’est incroyable mais le mot Corona a complètement disparu de la presse et de nos conversations. Bien que je pense qu’il y ait un lien entre l’année COVID que nous venons de passer et la situation actuelle. J’en parlerai une autre fois.)

Nous sortons donc et marchons dans les rues de Tel Aviv. La température est idéale. Tout semble paisible. Vers 13.30, première sirène, nous nous retrouvons dans la cage d’escaliers d’un immeuble inconnu. Quelques temps après, deuxième sirène, heureusement, nous sommes près d’un parking souterrain. 3e sirène, près du Shouk HaCarmel, nous rentrons dans une épicerie. Etre à la maison quand la sirène sonne, c’est effrayant mais se retrouver à l’extérieur, c’est encore plus stressant.

Un missile n’a pu être intercepté par le Dôme de fer et a touché Ramat Gan. Une personne est morte.

Le soir, le Hamas nous promet de reprendre les attaques à minuit. Je m’endors. 00:09, la sirène.  De retour dans les escaliers où avec les voisins nous parlons de l’exactitude presque suisse de nos ennemis. Nous remontons à la maison, juste le temps de boire un verre d’eau et nouvelle alerte. De nouveau dans notre cage d’escaliers. Je ne fais que penser aux habitants du Sud d’Israël qui sont sous un feu continu depuis six jours.

Les émeutes continuent. A Akko, on a tenté de brûler le centre théâtral, symbole de la coexistence entre Juifs et Arabes.

A Yaffo, on a jeté un cocktail-molotov dans une maison. Deux jeunes enfants arabes sont gravement brûlés. On a d’abord pensé que cette horreur était l’oeuvre de Juifs mais il semblerait que ce soit des émeutiers arabes qui se sont trompés d’adresse. Une enquête est en cours. A Lod, ça continue. Et la peur s’installe. Mais je ne veux pas oublier qu’il s’agit peut-être de milliers de personnes qui veulent mettre le feu aux poudres, des milliers de personnes, c’est beaucoup mais des millions d’autres n’aspirent, j’en suis persuadée,  qu’à vivre en bonne intelligence. De plus en plus de personnes postent sur les réseaux sociaux des photos avec leurs amis juifs et arabes avec qui ils vivent en bonne entente pour contrer les messages de haine qui circulent.

Samedi, c’était aussi les manifestations de soutien à Gaza dans le monde où souvent c’est la haine contre Israël qui s’exprime. Comment ne pas se laisser entraîner par cette vague de peur et de haine ? Toujours garder l’espoir, l’espoir, l’Hatikva, c’est le nom de notre hymne.

Ce soir, c’est la fête de Chavouot  et alerte ou pas alerte, je vais préparer mon gâteau au fromage. Donc, petit tour au Shouk HaCarmel chez mon fromager préféré :

Alors, hag sameah ! Bonne fête, envers et contre tout.

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