Histoires de famille: Yair Lapid et Noam Shalit

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Ces derniers jours, la scène politique israélienne nous a réservé bien des surprises. Yair Lapid, écrivain ( j’ai assez apprécié l’un de ses romans policiers Double-Jeu qui a été traduit en français),  le présentateur jusque vendredi soir dernier de Oulpan Shishi, les infos en prime time sur la deuxième chaine israélienne a démissionné et a annonçé son entrée en politique. Yair Lapid est le fils et le biographe de Tommy Lapid, journaliste lui-même et membre du parti Shinoui, – une biographie trés réussie qui est devenu un best seller et dont je recommande la lecture (je ne crois pas que la traduction en français soit déjà disponible). Yair Lapid est politiquement correct et le symbole d’une certaine bien-pensance israélienne. Son texte Etre israélien, écrit pendant la seconde Intifada et son cortège d’attentats a eu un immense succès. Hier, nouveau coup de théâtre. Ce n’est plus « le fils de » mais « le père de ». En effet, Noam Shalit se présentera sur la liste du parti travailliste nouvellement emmené par Shelli Yehimovitch, elle-même journaliste célébre qui a rejoint la politique en 2005. J’ai des sentiments plus que mêlés quant à cette décision de Noam Shalit, le père de Gilad Shalit.  Pour moi, le timing frise l’indécence. En Israël, l’image et la notoriété semblent être devenues la porte d’entrée en politique.

L’état de la politique israélienne a aussi été illustré hier par le comportement de la députée Anastassia Michaeli qui a jeté un verre d’eau à la Knesset sur le député Majadele. Sur Facebook, on s’est demandé si ce n’était pas en écho du fameux verre d’eau jeté lors de la session dernière de l’émission Big Brother HaAh Hagadol, le Loft israélien par l’une des candidates qui a d’ailleurs été expulsée suite à cette malencontreuse aspersion. La députée Anastasia Michaeli quant à elle a été éloignée pendant un mois de la Knesset.

Cette tendance, l’entrée des « Célebs »,  comme on surnomme ici les célébrités locales, dans la politique et l’imitation par les députés et les hommes et femmes politiques de leur comportement,  serait-elle un signe de la modernité israélienne? Serions-nous devenus le peuple de l’Image?

     
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