Haya Ester, des poèmes et des tableaux
Dans le cadre de ma rubrique Poème en partage, voici un poème de la poétesse israélienne Haya Ester. Elle a publié un recueil de poèmes traduits en français Dans le secret des odeurs aux éditions Caractères en 2002 et des nouvelles Le Bain rituel où elle dépeint son expérience de femmes dans le milieu ultra-orthodoxe de son enfance à Jérusalem chez le même éditeur en 2007.
Professeur de Bible, peintre et poète, Haya Ester a une énergie débordante. Généreuse dans les mots et les couleurs,
elle joue en virtuose avec les techniques de la gravure, eau-forte, aquatinte, gravure au sucre, pointe sèche…
Le jour du vent noir j’ai vu Satan
gueule ouverte rêve rouge
déverser ma crinière
embrasser mes pommes
libérer un sac d’âmes
Sambatyon le fleuve
se prosterne devant le sang le noir la tanière les passions de Samaël élixir de vie
flambeau cavernes de désir
fleur d’apocalypse auréole noire
il galope au chant des oiseaux
je suis au pays des plantes ensorcelées des troncs dorés tropicaux
mes veines bleues transparentes dans les fouilles
je sors tout droit du four
subitement une tulipe noire se pare de pourpre manteau satanique
vive le feu rouge terrifiant il brûle sa gueule rêve rouge mon corps était sans peau
c’est la voie du sang qui vogue illuminé vers sa victoire
louez la couleur rouge le sang le feu ensorcelé les lionnes de feu galopantes le bouillonnement rouge pourpre
de mes yeux coule la joie fournaise de beauté il agite un manteau de vérité.
Les perles de mes veines se répandent parmi les tulipes nuit noire
je me suis envolée dans la Merkaba mugissante
et le feu coule sous ma peau
et lui c’est moi
son envol écrase et sa force est douceur pleine de sève
et il m’enveloppe dans les profondeurs d’une vie.
Poème traduit de l’hébreu au français par Esther Orner, publié dans la revue Poésie&Art numéro 10
Haya Ester expose jusqu’au 26 février à la Galerie David Gerstein à Tel Aviv, 99 rue Ben Yehuda (entrée sur le côté)
Une soirée poétique en hébreu aura lieu le mercredi 17 février à 19 heures.
Esther
Fév 08, 2010 @ 09:01:28
Superbe exposition. Je suis contente que tu en parles ainsi que de sa poésie.
Jonas
Fév 16, 2010 @ 11:00:55
« Là se rencontreront chats sauvages et chiens sauvages, là les satyres se donneront rendez-vous, là Lilith elle-même établira son gîte et trouvera une retraite tranquille » (Is. 34 : 14).
Kef Israel » Niggoun, un poème en partage
Jan 10, 2011 @ 22:56:41
[…] au français, le poème en ouverture du nouveau recueil de la poétesse israélienne, Haya Ester, […]