Le début de l’été, Maya Bejerano
Esther Orner et moi-même continuons notre nouvelle aventure, la traduction à deux de poèmes en hébreu vers le français. Voici notre deuxième traduction de ce que j’espère deviendra un rendez-vous bimensuel : ראשית הקיץ, un poème inédit en hébreu de la poétesse Maya Bejerano.
Le début de l’été
A Dorine
Après le bon repas préparé par D. nous sommes allées au parc.
Le début de l’été nous entourait de sécheresse et de fanaison
des branches sèches et grises
jonchaient et recouvraient de larges sentiers sinueux
un éclat intense face à une présence épineuse.
L’été était bien là, tout est sec sauf
quelques arbres brillant d’un vert vitreux
un flamboyant, un margousier et peut-être un peuplier
des pigeons dodus étincèlent dans un vert mauve et or
et des rayures noires comme des colliers à leurs cous
glanaient et glanaient avec sérieux les premières miettes de l’été
en remuant leur cou, naturellement
mais –
assises sur le banc dans le calme du parc vide
alors que le vent chaud souffle et nous accable, le souvenir de l’an passé
de la floraison de la camomille l’abondance des mourons des séneçons et des herbes
embaume et nous remplit d’une joie retrouvée,
tout sera exactement comme avant
le parc refleurira pour nous et nous le photographierons.
Maya Bejerano traduit en français par Esther Orner et Rachel Samoul
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Maya Béjerano est née en 1949 au kibboutz Elon, elle vit actuellement à Tel Aviv. Après avoir partagé sa vie entre son travail de bibliothécaire à Beth Ariela à Tel Aviv et la poésie, elle se consacre aujourd’hui entièrement à l’écriture. Elle a publié une douzaine de livres de poésie, deux livres de nouvelles et un roman. Elle a participé à de nombreux festivals en Israël et à l’étranger et obtenu de nombreux prix dont le fameux prix Bialik pour l’ensemble de son oeuvre en 2002 et le prestigieux prix Yehuda Amichai en 2016.