Big Brother, HaAh HaGadol, la télé-réalité à l’israélienne
La finale de la deuxième édition de HaAH HaGadol, le Big Brother israélien, aura lieu le 4 mars 2010 sur la Chaine 2. Qui va gagner? Aline, Eliraz, Foutna, Goël ou Sahar?
Pour en savoir plus sur la télé-réalité en Israël, je vous propose cet article paru dans le Contact J du mois de décembre 2009.
Depuis le 15 novembre 2009, Israël a changé. Impossible de comprendre une conversation entre Israéliens si vous ne regardez pas HaAh HaGadol. Il s’agit de la version israélienne, sur la chaîne 2, de l’émission de télé-réalité Big Brother diffusée aux Pays Bays en 1999, reprise dans d’innombrables pays, adaptée en France, en 2001, sous le titre Loft Story et qui porte le nom du personnage de la nouvelle de George Orwell 1984.
Dans tous les pays, l’émission a été populaire mais en Israël, elle bat tous les records.
L’hiver dernier, la première édition a fait exploser l’audimat. 37% en moyenne et le soir de la finale, plus de 2 millions de personnes sur une population de 7 337 000 âmes ont voté pour départager les finalistes.
Le casting semble être la clé de ce succès incomparable. Les candidats choisis sont censés refléter la société israélienne et pour que l’audimat soit à son apogée, on essaie d’aiguiser les conflits. La saison dernière, l’émission a réactivité le conflit askhénaze-séfarade et le pays a pris parti pour ou contre Yossi Boublil, cet Israélien d’origine marocaine, drôle, cru et intelligent mais aussi vulgaire et provocateur. Même le très sérieux journal Le Monde avait dédié à l’émission un article intitulé Yossi Boublil, Premier ministre d’Israël.
Des voix s’élèvent sur ce que certains appellent un sous-produit culturel et l’année dernière, le soir de la finale, une Manifestation pour une autre culture avait été organisée devant le Musée de Tel Aviv. Cette année, avant la nouvelle édition, un article dans le journal HaHir était intitulé, Si vous regardez HaAh HaGadol, vous êtes des nuls.
Le phénomène de la téléréalité a commencé relativement plus tard que dans les autres pays en Israël mais ce « handicap » semble avoir été complètement remonté puisque le nombre de programmes de ce genre ne fait qu’augmenter : Hissardout, version israélienne de Koh-Lanta, Cohav Nolad pour la Nouvelle star, Lirkod im Cocavim, Dance with the stars, et la liste ne fait que s’allonger. Des concepts israéliens s’exportent à l’étranger principalement aux Etats-Unis. HaYoresh, Le successeur, où il s’agit de trouver le prochain Uri Geller, développé par la maison de production KupermanTV, à l’origine aussi du format israélien de Big Brother, a été vendu à plus de vingt pays.
La villa où les candidats vont être enfermés pendant trois mois, filmés en continu par 49 caméras, se trouve à Neve Ilan et se veut être un microcosme de la société israélienne. Pourtant, cette année, il semblerait que ce qui a motivé le choix des concurrents est plutôt une recherche effrénée de la différence, afin de pimenter cette dynamique de groupe d’un genre particulier.
Un aperçu du casting: un couple: Maayan, jalouse à l’extrême, enceinte de quatre mois et son mari Motti, Dalit, une mère célibataire, Foutna, une musulmane pratiquante et féministe, propriétaire d’un restaurant de humous dans la rue Sheinkin à Tel Aviv, Sarah, une mamie polonaise, Stav, une timide transsexuelle, Goël, un homosexuel oriental ayant grandi dans un milieu orthodoxe, Erez, un mannequin malentendant, Benji, un plombier atteint du syndrome de la Tourette. Ce sont eux les Israéliens de l’intérieur de la villa, ils vont vivre ensemble tandis que chacun de leurs actes vont être commentés, répertoriés, décortiqués, moqués, condamnés ou encensés par les Israéliens de l’extérieur.
Quel est le secret du succès du Big Brother israélien? Moins axé sur le sexe et moins violent que dans d’autres pays, une émission qui sait répondre au goût narcissique de l’époque, une réactualisation de la vie communautaire du Kibboutz, un miroir de la société israélienne, un laboratoire de l’identité nationale? A moins que la télé-réalité en Israël ne soit justement une façon d’échapper à la réalité.
©Rachel Samoul
Lire aussi à propos de la finale de l’année dernière Yossi Boublil ne sera pas le premier ministre d’Israël
Laurence
Mar 01, 2010 @ 11:31:14
La plus grosse « merde » dont il n’y a pas de quoi écrire un article !
Dommage pour le temps perdu et le papier gache !
rachelsamoul
Mar 01, 2010 @ 15:50:13
Quelque soit votre avis sur le sujet (et le mien), il n’en reste pas moins qu’il y a vraiment de quoi en faire un article quand plus de 30% de la population israélienne regarde l’émission. Pourim sameah!
suzy
Mar 01, 2010 @ 23:43:19
excellente annalyse.il est vrai que ce n’est pas du tout ma tasse de the,mais une annee,mon fils david et sa femme liz ont suivi l’emission et je me souviens que nous en avions beaucoup discute en faisant ressortir l’image de la societe israelienne que cela representait.trs interessant!
beltane
Mar 03, 2010 @ 20:29:21
toujours interessants, vos articles.
le casting semble explosif…
Roland Koster
Mar 11, 2010 @ 19:24:45
Pas du tout d’accord avec Laurence. Vous ne pouviez pas ne pas parler de ce phénomène de société. Nous non plus ne regardons jamais ce genre d’émissions (seule exception « Dancing with the stars »), mais il est intéressant de comprendre ce qui la rend si populaire en Israël. Pour moi, il y a beaucoup de voyeurisme là dedans. Une version « light » de ce voyeurisme, c’est quand les conducteurs ralentissent sur l’autoroute pour observer un accident. Faire appel à nos instincts les plus bas et les plus inavouables : voila pourquoi nous ne regardons jamais « Ha ach hagadol ».
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Mar 22, 2010 @ 22:23:07
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liloush
Sep 26, 2010 @ 19:35:47
Pour connaitre l’une des participantes de la version 1, je peux effectivement garantir que c’est un ramassi de cons et de conneries.
Jamais regardé, parce que cest hautement insupportable de regarder les batailles de popularité de frustré(e)s en puissance qui veulent juste accèder à la célèbrité.
Bref déçue par Israel sur ce coup, en même temps vu la pression et la difficulté de la vie, on peut comprendre qu’ils aiment se changer les idées et déconnecter 20 minutes en regardant une merde qui ne requiert aucune activité cérébrale.