Yom Hashoah en Israël

La semaine avant Yom HaShoah, une sorte de tension s’infiltre dans le quotidien israélien. C’est d’abord fugitif. Pessah se termine et le mot Yom HaShoah fait son apparition à la radio tandis que les suppléments des journaux du week-end éclairent un aspect méconnu de l’extermination.

Peu à peu, l’atmosphère s’alourdit, à la télévision, les témoignages de survivants se multiplient.

Hier soir, la cérémonie du souvenir à Yad Vashem a été retransmise par les trois chaînes principales:

Six rescapés ont allumés six torches pour six millions de Juifs.

Ce matin, les enfants sont partis à l’école habillés de bleu et blanc.

A 10 heures aujourd’hui, les sirènes ont retenti dans tout le pays.

J’étais ce matin au coin d’Allenby et de King Georges, en face du Souk HaCarmel à Tel Aviv et voilà ce que j’ai vu:

J’ai pensé aux parents et aux de soeurs de Léon et à Léon qui a eu le courage de sauter du train et de vivre.

J’ai pensé que d’après le Professeur Sergio Della Pergola, sans la Shoa, il y aurait 32 millions de Juifs dans le monde et non pas 13 millions comme actuellement alors que 16.5 millions de Juifs vivaient avant la Guerre.

J’ai pensé aux soeurs Tessler Hanna et Sarah dont j’ai écouté le témoignage bouleversant sur Gaalei Tsahal.

J’ai pensé au fait que sur la demande de l’un de leurs fils qui avaint voulu se faire tatouer le numéro de sa mère pour ne pas oublier, elles ont offert à leurs dix enfants un bracelet en or avec d’un côté le numéro et de l’autre leur nom.

Deuxième, troisième génération, comment faire pour ne pas oublier sans que les Nazis d’hier et les antisémites d’aujourd’hui continuent à nous gâcher la vie et celle de nos enfants.

Je me suis dis que c’était bien en Israël que je désirais vivre ce Jour du Souvenir de la Shoah.