Le pigeon voyageur de Meïr Shalev

Mon amie Nathalie m’a prêté  Le pigeon voyageur de Meïr Shalev, publié aux Editions des deux terres, en avril 2009 et traduit par Katherine Werchowski. Il était sorti en Israël en 2006 sous le titre יונה ונער, Le pigeon et l’adolescent

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C’est une réflexion sur la notion de foyer, sur ce qu’est une maison.

יונת דואר, yonat hadoar, le pigeon de la poste en hébreu, le pigeon voyageur en français, homing pigeon en anglais. Trois langues et pour chacune, l’accent est mis sur des notions différentes, l’hébreu privilégie la fonction, le pigeon fait office de facteur;  le français, la notion de déplacement et l’anglais le fait que ce pigeon ne sait faire qu’une chose, retrouver sa maison, en l’occurrence son pigeonnier.

Le livre a été un véritable best-seller en Israël, il s’est vendu à 100 000 exemplaires.

Deux histoires distinctes au début se rejoignent à la fin. Une histoire d’amour entre deux jeunes adolescents, tous les deux colombophiles en 1948, elle au zoo de Tel Aviv, lui dans un kibbutz qui se font des déclarations par pigeon interposé, se mêle à l’histoire du narrateur, elle-même construite sur plusieurs plans, son présent de guide spécialisé dans l’accompagnement d’ornithologues et des réminiscences d’un passé lointain, ses souvenirs d’enfance, son passage de Tel Aviv à Jérusalem, et d’un passé plus proche,  la perte de sa mère qui lui a enjoint avant sa mort de se trouver une maison.

Il semble que Meir Shalev explore, avec talent, le symbole du pigeon voyageur dans les trois langues.

Un petit extrait:

Parfois, avec mes yeux sombres et rapprochés, mon désir d’errance et ma peur des voyages, mon recours à la prière et ma crainte en même temps qu’elle ne soit exaucée, j’ai le sentiment d’être le seul Juif de la famille.

Un excellent livre pour les voyages!