Dance this way, Mikhaïl Barychnikov, des photos en mouvement
J’ai assisté à la conférence de presse du danseur Mikhaïl Barychnikov à Tel Aviv au centre Suzanne Dellal à Nevé Tsedek. Ce n’est pas tous les jours que j’ai l’occasion de rencontrer un monstre sacré. C’est la quatrième visite de Mikhaïl Barychnikov en Israël. Cette fois-ci, il est là pour montrer son travail de photographe. Une exposition de photographies de danseurs au Centre Suzanne Dellal à Nevé Tsedek à Tel Aviv, intitulée:
Dance this way
Du 24 au 27 octobre 2012
Du 24 au 26 octobre de 10h00 à 22h00, le 27 octobre, de 10h00 à 19h00
A la fin de l’exposition aura lieu une vente aux enchères (seulement sur invitation) et le produit de la vente des photos sera versé à un fonds destiné à encourager la jeune crééation au Centre Suzanne Dellal.
Mikhaïl Barychnikov apporte le mouvement à la photo. Il s’interroge sur le « je-ne-sais-quoi » qui fait qu’on remarque un danseur plutôt qu’un autre, et qu’il cherche à capturer dans ses photos. Il parle d’entre-deux spirituel, d’imperfection, de différence avec beaucoup d’aisance.
Ces photos, malgré le mouvement, s’enracinent dans une inspiration picturale. On retrouve quelquefois Françis Bacon, d’autres fois Picasso et Degas, bien sûr. Le danseur revendique son éclectisme. « On peut aimer ou pas mes photos mais je sais qu’elles ont quelque chose. C’est un tribut aux danseurs, à leur talent. »
Une journaliste de la Deuxième chaîne israélienne lui demande si ces visites répétées en Israël témoignent de son amour pour ce pays. Il répond qu’il se sent très à l’aise ici, qu’il a beaucoup de trés bons amis qui vivent ici. Qu’Israël a un public curieux et passionné. Il apprécie la chaleur des gens et il se sent vraiment à la maison en Israël.
Au moment où certains cherchent à boycotter de manière virulente la tournée des danseurs de Batsheva, notamment en Ecosse et en Angleterre, – j’ai vu il y a quelques jours aux infos israéliennes le témoignage d’une jeune danseuse qui expliquait que les injures des boycotteurs infiltrés dans le public pendant qu’elle dansait étaient comme des coups de couteaux-, la présence à Tel Aviv de Mikhaïl Barychnikov, une légende de la danse du XXe siècle m’a réconfortée.