Princess Shaw, un film documentaire de Ido Haar

Retrouvons la chronique Cinéma israélien de Brigitte C.

Princess Shaw – un film documentaire de Ido Haar

2015 – 78 minutes.

Titre original du film : Presenting Princess Shaw

 

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Samantha Montgomery, 38 ans,  vit seule dans un quartier pauvre à la Nouvelle-Orléans. Elle travaille comme aide-soignante dans une maison de retraite. Sa vie rêvée c’est sur le net qu’elle se passe : elle poste régulièrement sur Youtube des chansons dont elle écrit paroles et mélodies, et, quand elle ne chante pas ,elle confie à son minuscule groupe d’adeptes (84 likes) ses états d’âme, sa solitude, son désir d’être un jour reconnue, et son enfance martyre. Cheveux teints en rouge, ongles peints en bleu ou en mauve,  des bagues sur les dents, affectueuse, solitaire, tour à tour triste et drôle, Samantha ne renonce pas à se faire entendre où qu’elle puisse, dans la rue, devant des salles vides, et de nouveau sur Youtube où sa voix conquiert qui veut bien l’écouter, une voix si personnelle, profonde, sincère et des textes attachants, vibrants.     

                                          Et justement, de l’autre côté de la terre, dans un kibboutz dans le désert vit Kutiman (Ophir Kuti’el), un musicien professionnel  devenu célèbre pour avoir écrit de la musique en « collant » des phrases musicales d’auteurs-compositeurs postés sur Youtube et en avoir fait des œuvres intégrales, qui va composer et jouer avec d’autres musiciens l’accompagnement instrumental pour les chansons de Samantha. Puis les lui envoyer et les poster sur Youtube. Dès ce jour la vie de Princess Shaw en est bouleversée : deux millions d’écoutes, un concert en Israël, enfin écoutée, reconnue, aimée. Le film ne nous dit pas quel tour prendra dorénavant la vie de Samantha. Dans les dernières images, on la voit  de retour à la Nouvelle-Orléans et elle marche dans la rue en route vers son travail.

Pour voir le travail de Kutiman :

Depuis sa sortie sur les écrans il y a à peine deux semaines le film fait le buzz.  Conte moderne mais conte réel, conte d’espoir, d’amitié et de musique, et surtout histoire d’amour et d’estime du metteur en scène pour tous les créateurs qui se battent pour exister.

Je suis restée intriguée : pourquoi Samantha a choisi comme pseudo ‘Princess Shaw’ ? Shaw comme Bernard Shaw, l’auteur de la pièce qui a inspiré le film ‘My fair Lady ?’  En tout cas, Samantha est une princesse de la rue qui ne se laisse pas faire.  

Le film a été présenté pour la première fois au Festival international du film à Jérusalem qui a lieu chaque année en juillet depuis  1984. Il  a reçu la distinction du jury.