Quand on a assassiné Yitshak Rabin…

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Dans le cadre du Billet de l’Invité(e), un texte d’Esther Orner, un extrait de ses « Petites pièces en prose très prosaïque » publié aux éditions Autres Temps, en 2001.

Il vous est certainement arrivé de passer des journées calmes remplies d’événements comme ce jour commencé la veille au soir. Une soirée gaie avec une amie que vous n’aviez plus revue depuis longtemps. Vous lui avais bien sûr préparé des mets que vous réservez pour les grands jours. Et le matin, un ami vient. Vous refaites le monde. Il n’est pas encore parti que quelqu’un arrive. Vous déjeunez ensemble. Puis l’après-midi, vous allez prendre le thé chez des amis. Et vous vous dites que cette journée a été bien remplie. Mais le soir vous êtes terrassé par une lourde fatigue. Vous vous couchez de bonne heure. Vous débranchez tout ce qui pourrait déranger votre fragile sommeil. Et cette nuit-là, vous vous levez plus souvent que d’habitude. Ce n’est pourtant pas la pleine lune? Auriez-vous entendu la rumeur ou perçu un calme étrange ? Le lendemain vous vous levez. Et comme chaque matin vous vous lavez les mains avant de prendre votre petit-déjeuner en écoutant le informations. Vous allumez votre radio et vous hurlez.

Vous ne mangez pas. Personne ne vous appelle. Vous n’appelez personne. Et longtemps après cette journée, vous vous demandez pourquoi, mais pourquoi. A haute voix ou en vous-même.

©Esther Orner

rabin mémorial

Lire aussi Il y a vingt ans, Yitshak Rabin, un texte de Shmuel T. Meyer.

     
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