En marchant, en écrivant : De Basel au baiser

A propos du projet Tel Aviv, en marchant, en écrivant

Départ de la promenade: la rue Basel, Bâle en français. Après Helsinki, encore une rue avec un nom de congrès sioniste et non des moindres puisqu’elle fait allusion au Premier Congrès sioniste en 1897, où Herzl a été immortalisé accoudé au balcon, le regard lointain, un pont sur le Rhin en arrière-plan. Je vois et je photographie un arbre aux branches nues sans feuilles mais avec des fleurs d’un rose très vif dont je ne connais pas le nom.  Je croise quelques beaux palmiers. Surprise ! Un graffiti à l’entrée du parking sous l’esplanade Basel reprend la phrase d’Herzl: A Bâle, j’ai fondé l’Etat des Juifs. Cette phrase écrite dans son Journal se poursuit par: Peut-être dans cinq ans et certainement dans cinquante ans, chacun le saura. Sur l’esplanade elle-même des transats mis à disposition par la Mairie de Tel Aviv. Autour, beaucoup de cafés, de bonnes pâtisseries, de boutiques agréables. Je monte la rue Bazel. Je débouche sur Dizengoff. Ce sera un axe central de mes promenades. Longtemps, ce fut « La » rue de Tel Aviv. On l’a même transformée en verbe, lehizdangeff, se promener sur l’avenue en flânant et en regardant son reflet dans les vitrines des magasins. Tiens, cette fois-ci je ne rencontre pas une carcasse de téléviseur mais un meuble TV abandonné sur le trottoir. Petit tour au travail et je reprends ma marche en bifurquant dans Gordon. Habitude, au niveau du 29, un beau bâtiment Bauhaus un peu négligé, je lève la tête pour vérifier que le cactus que nous avions planté, il y a 27 ans, est toujours là. Il est là. Ce sentiment de permanence m’est agréable. Je bifurque dans Dov Hoz, la rue des comédiens. Toutes les quelques maisons, des plaques commémoratives signalent quels comédiens ont habité là, non loin du théâtre Cameri de l’époque. Je dépasse une belle Vespa rose près d’une poubelle verte, le bel arrondi de la maison Bauhaus où habitait la chanteuse Yaffa Yarkoni. Une branche d’un bougainvillée orangé et frondeur me décoiffe. Je me retrouve dans la rue Shalom Aleichem. Un écrivain yiddish de première importance et aujourd’hui l’adresse d’une écrivaine israélienne de langue française. Nouvelle halte. Au bout de la rue Shalom Aleichem, presque à Ben Yehuda, je remarque un mur fraîchement repeint et je me souviens que le mur était illustré de nombreux graffiti que j’aimais beaucoup et que j’ai souvent photographiés. Comment s’appelle donc ce tagueur ? Allenby. HaYarkon. Quelle chance ! Au détour du chemin, un graffiti d’Adi Sened dont je cherchais le nom quelques pas auparavant.

Je doute. Quel intérêt, marcher, écrire, ces menus détails ? Le doute, c’est le diable, il me faut juste du temps pour trouver mon rythme, ma voie.

En face de moi, un couple s’embrasse exactement comme sur le baiser de l’Hôtel de ville, la célèbre photo de Robert Doisneau, je me demande s’ils connaissent la photo et s’ils se mettent en scène ou si c’est simplement une attitude propre à l’amour.

J’écris et sans que je ne m’en rende compte surgit un thème. La photo. Le titre de cette promenade sera donc de Basel au baiser.

arbre rose

Fleurs roses d’un arbre sans feuilles

basel

« A Bâle, j’ai fondé l’Etat des Juifs » Benjamin Zeev Herzl

adi sened

Graffiti d’Adi Sened à Tel Aviv

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Tel Aviv, En marchant, en écrivant: Marche n°3

Seule

Distance parcourue: 3 kilomètres 500

Date: 6 Tichri 5774/10 septembre 2013

moves marche 3

 

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