En marchant, en écrivant : En partant d’Helsinki

A propos du projet Tel Aviv, en marchant, en écrivant

Tel Aviv, En marchant, en écrivant: Marche n°2

Point de départ, la rue Helsinki dans le nord de Tel Aviv. La dissonance entre le nom de la rue et la température extérieure m’amuse. Pourquoi Helsinki ? Les rues ne portent pas des noms de villes dans ce quartier. Quelle réunion sioniste s’est-elle déroulée dans cette ville finlandaise ? Je m’assois sur un banc, et je cherche sur mon Iphone. En effet, c’est à Helsinki qu’a eu lieu le Congrès sioniste en 1906 où le « Programme Helsinki » a été adopté. Suite aux pogroms, il a été décidé de renforcer les communautés juives et de lutter pour leurs droits dans les différents pays.

J’ai du mal à trouver un rythme de flânerie. Je suis trop présente à moi-même. Les questions de technique et de méthode prennent possession de mon esprit. Comment ne pas oublier ce que je vois, ce que je pense, ce que je veux écrire pendant la marche ? Qu’est-ce qui est important ? Faut-il noter les noms des rues ? Peut-être, s’enregistrer au lieu de s’arrêter à chaque instant pour griffonner une idée. Faut-il préciser le temps de la marche, le nombre de kilomètres ? Chaque marche doit-elle avoir un format unique ? Le titre Tel Aviv, en marchant, en écrivant convient-il ? Je pense aussi à Journal en marche. Mais, peu à peu, le souffle se régularise, la démarche s’assouplit et je regarde.

Je tourne dans Arlozoroff. Cet homme dont le meurtre n’a jamais été résolu. Je pense au livre de Tobie Nathan: « Qui a tué Arlozoroff? » et à son  mémorial sur la Promenade. Une femme en orange s’approche. Je croise un téléviseur dépecé, abandonné au pied d’un arbre. Une drôle de sculpture dans le jardinet qui entoure la plupart des maisons du nord de la ville. Un minuscule pied de bébé fripé dépasse d’un sac kangourou. J’ai envie de toucher ce petit pied et de l’embrasser ; je me contente de décocher à la mère un sourire béat. Devant une épicerie, une liasse de journaux, avec la photographie du Président Obama. Deux vieilles dames se racontent leur repas de fêtes.

Je dépasse la Place Rabin, Frishman, tourne dans Reines, la place Dizengoff avec la statue en couleurs d’Agam. La rue Pinsker.

Des maisons Bauhaus. L’apparence de Tel Aviv doit beaucoup aux architectes juifs allemands de l’école du Bauhaus à Dessau qui ont fui l’Allemagne après 1933. Ainsi, cette maison au 23 Pinsker avec cette verrière magnifique.

Les réflexions méthodologiques reprennent le pas. Créer une galerie de photos pour chaque promenade ou en choisir une seule ? Une fois arrivée à la maison, dois-je tout de suite m’installer à ma table et écrire ce que je viens de marcher. Au lieu d’une écriture immédiate, ne devrais-je pas laisser reposer. Non, j’ai toujours eu un faible pour la pâte crue.

Presque arrivée à la maison, j’attends sagement que le feu passe au vert quand un groupe de touristes s’approche, très bavards. Quelle drôle de langue. Cela doit être du finlandais. La coïncidence m’amuse.

Dans un jardin de Tel Aviv, rue Arlozoroff

fontaine Agam

La place Dizengoff, palmiers et fontaine d’Agam

Verrière Bauhaus, 23 rue Pinsker

Tel Aviv, En marchant, en écrivant: Marche n°2

Seule

Distance parcourue: 3 kilomètres 800

Date: 5 Tichri 5774/9 septembre 2013

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