Brisures de Pnina Amit
Ce poème de la poétesse israélienne Pnina Amit traduit par Esther Orner a été publié dans le n° 8 de la revue Continuum, la revue des Ecrivains israéliens de langue française. La poétesse Pnina Amit vient de recevoir le prix de l’association des Ecrivains israéliens pour le recueil dont est tiré ce poème, Shvarim, שברים
Brisures
Mère (1)
Mieux que Dieu tu distinguais
le jour de la nuit
le jour – pour nettoyer cuisiner, travailler, payer,
[raccommodermettre de l’ordre et de l’ordre.
Et la nuit – pour le cri
et les pas de mon père.
Du valium, prend du valium. Dors
un peu. Dors.
Même plus que toi plus que Dieu
je suis
avant les mots.
Tohu
Mère (2)
Tes doigts ramassent et caressent les aiguilles perdues
[mêmecelles qui piquent.
Après que tu as été chassée affamée de tes propres mains
[tu as enterré ton aînéTu as perdu ta fille, tu cousais
cousais –
survivre et te retrouver, tu as dit
et je me souviens du feu, du cri de l’effondrement et
[commenttu m’as perdue
ta mort a dévoilé la vérité – tu m’as toujours retrouvée.
[Moije t’ai toujours perdue.
©Pnina Amit, traduit de l’hébreu par Esther Orner.
Un autre poème de Pnina Amit publié dans la revue Temporel