Plus de 1800 jours sans Gilad Shalit, l’enlisement?
Quand j’ai commencé le blog Kef Israël, j’écrivais très régulièrement des articles sur Gilad Shalit, sur le fait que la Croix rouge ne lui avait jamais rendu visite, sur les activités de protestation et de soutien en Israël. Je signalais une manifestation, une campagne, un concert,un rallye, une course, une chanson écrite pour Gilad. Je prenais des photos des chaises vides disséminées dans la ville qui attendent Gilad. J’égrainais les jours, les mois, les années. Je marquais les dates anniversaires: la date de l’enlèvement, le 25 juin 2006, la date de son anniversaire, Gilad est né le 28 août 1986. J’étais sensible aux rumeurs de libération prochaine. Espoirs à chaque fois déçus. Depuis quelques mois, je ne le fais pratiquement plus, je ne mentionne plus Gilad Shalit. Je ne veux pas tomber dans la routine de la protestation sans כוונה, sans intention. Gilad est devenu une icône, une image, une affiche et je crains l’enlisement dans des habitudes dépourvues d’émotions. J’ai peur de l’épuisement du rituel.
Et puis le doute s’est insinué en moi: Je vais parler de Gilad, et alors ça sert à quoi. C’est un événement sur lequel je n’ai aucune prise. Le Hamas, à mon avis, ne lit pas Kef Israël, les représentants de la Croix rouge non plus.
Je ne parle plus de Gilad Shalit sur ce blog parce que Gilad Shalit me met face à mon impuissance. La mienne et en même temps celle de toute la société israélienne. Alors aujourd’hui j’écris ce billet, malgré tout, pour éviter que mon impuissance ne devienne de l’indifférence.
Rachel Samoul