décembre 2006
« La Foire du Levant nous chanterons,
le chant de demain entonnerons.
Grain, vin et huile nos navires
ont transporté vers Ophir.
Depuis que l’Ecclésiaste imposa sa loi,
le fils de David, Salomon le grand roi,
notre terre fut une porte s’ouvrant
vers les terres du couchant.
Et le refrain, qui a un tel air de fête :
« Vole, chameau / plus haut plus haut / au-dessus des sept mers planant / souhaite la paix à toutes les contrées / et conduis-les à la Foire du Levant. »
C’est ainsi que Haïm Goury décrit dans son texte « Aux sources du souvenir », la première Foire du Levant qui s’est déroulée à Tel-Aviv en avril 1932. Une foire internationale avec la participation de représentants de 24 pays qui fut un vrai succès commercial. Pour l’occasion, on construisit au nord de Tel-Aviv, à l’emplacement de ce qui allait devenir le port de Tel-Aviv, les pavillons des nations présentes en style moderne, le style de la Ville Blanche. La Foire du Levant inaugurée par le Haut-commissaire britannique et par le maire de Tel-Aviv, Meir Dizengoff, eut un franc succès et servit de vitrine à l’architecture moderniste de Tel-Aviv.
L’idée du « Chameau volant », le logo de la Foire vint d’une remarque du maire de Yafo ; il traita ses collègues juifs de rêveurs, leur prédisant qu’ils auraient une foire « quand les chameaux auront des ailes », une adaptation orientale du dicton bien connu « quand les poules auront des dents ». La Foire devint une réalité et le chameau volant fut choisi comme logo, preuve palpable que les rêves peuvent se réaliser. C’est le chameau volant qui accueillit les visiteurs de la Foire du Levant et qui accueille toujours les visiteurs des nombreux événements commerciaux organisés aux « Jardin des expositions », situé aujourd’hui à Ramat-Aviv.
La Foire du Levant a laissé la place au port de Tel-Aviv qui est devenu aujourd’hui l’un des endroits les plus fréquentés de Tel-Aviv, le Namal, avec ses cafés, ses bons restaurants, sa promenade près de la mer, ses boutiques, son spa, ses galeries, ses discothèques. Les vieux hangars du port sont les uns après les autres rénovés mais on peut apercevoir les restes très dégradés de certains vieux pavillons de la Foire du Levant. Notamment du pavillon belge. Arie Sivan dans une conférence donnée dernièrement au CIVA a soulevé l’idée d’une rénovation de ce bâtiment par la Belgique, à l’occasion des 100 ans de Tel-Aviv que nous célèbrerons en 2009. Idée utopique, irréalisable ? Mais la Foire du Levant ne nous a-t-elle pas enseigné que les chameaux peuvent voler…
En cette période de Hanoucca, croyons au miracle : les pâtissiers israéliens seraient en train de développer des soufganiot diététiques. En Israël, la soufgania, du grec soufgan qui signifie frit et gonflé, le beignet de Hanoucca est un incontournable et chaque année présente son lot de nouvelles saveurs, (à noter cette année, le beignet à la crème de roquefort), mais aussi d’innovations pour contrecarrer son principal défaut, un nombre de calories à faire exploser les balances ! Selon un sondage, seulement 20% des Israéliens ne toucheraient pas du tout aux soufganiots pendant Hanoucca alors qu’en moyenne, l’Israélien mange environ quatre soufganiot pendant la semaine de la Fête des Lumières.
On cherche désormais à rendre le beignet, moins calorique et surtout plus sain. Cette année, la première innovation est le passage à la friture à l’huile de colza, plus saine que l’huile de soja et qui contribue à réduire le cholestérol. C’est la chaine Roladin qui a pris cette initiative. Elle offre cette année des mini-beignets fourrés au toffee, à la crème et fruits des bois, au chocolat blanc et cassis, à la noix de coco et expresso, au chocolat blanc, à la chantilly vanille et noix de pecan. Les beignets font entre 170 et 240 calories. Selon le directeur de la chaine, 90% des beignets produits par Roladin seront des « mini » cette année.
Evidemment, huile de colza ou pas, le beignet est par définition un aliment pas très diététique.
D’où la décision de Lehem Erez, de ne pas frire les beignets, fourrés de crème à l’orange ou au chocolat, mais de les cuire au four, ce qui en fait des brioches. Mais les brioches en apparence plus légères contiennent quand même un tiers de beurre ! Où est donc le bénéfice pour la santé ? Selon l’un des propriétaires de la chaine, le beurre est plus sain que la margarine, ne contenant pas d’acides gras tran-saturés.
Mais la vraie innovation, c’est la diminution de la taille du beignet, le miracle du « mini » qui est passé de 100 g à 50 g avec donc moitié moins de calories. Cette année, il existe même une soufgania taille petit-four sur le marché !
Donc, même si le Hamas persiste à ne pas reconnaître Israël, même si les partisans de Nasrallah essaient de faire tomber le gouvernement libanais, même si le Hezbollah continue à recevoir des armes d’Iran par la frontière syrienne, même si l’Iran est à quelques mois de devenir une puissance nucléaire, même si Ahmedinejad organise des conférences internationales pour nier la Shoah, même si Israël est considéré par beaucoup comme le problème du monde, ne perdons pas espoir, en 1932, la Foire du Levant a eu lieu, en 2006, les soufganiot deviennent diététiques, à Hanoucca, la fiole d’huile destinée à allumer la Menorah dans le temple de Jérusalem, qui n’aurait dû durer qu’un seul jour, a duré huit jours, alors en 2007, prions que les forces de la lumière l’emportent sur celles de l’ombre. En tous cas, continuons à avoir confiance…car, oui, les chameaux peuvent voler.
Soufganiot, beignes et beignets pour Hannoucah! « Kef Israel | Vivre Israël au quotidien: connaître, vivre et aimer Israël comme si vous y étiez
Déc 10, 2009 @ 11:06:37
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