D’une tayeret conquise à une blogueuse très active

Je suis très heureuse d’accueillir sur Kef Israël ce billet de Nathalie Skowronek. Shabbat Shalom.

D’une tayeret* conquise à une blogueuse très active

*de l’hébreu, nom féminin, une touriste

Hasard ou destin ? Le livre de Meir Shalev (voir le billet de Rachel du 23 août) s’est mis sur mon chemin au moment même où, m’installant tout un été à Tel-Aviv dans notre nouvel appartement, j’avais le sentiment d’être, moi aussi, un pigeon voyageur qui retrouve sa maison.

Tout dans Tel-Aviv m’a paru familier et m’a plu : la longue avenue Ben Gourion, bordée d’arbres, qui semble à chaque passage me dire: « Bonjour Nathalie, bienvenue chez toi » ; la mer chaude et agitée dont j’ai appris à affronter les vagues (la recette de Clara : plonger dans l’eau juste avant que la vague se casse) ; le sable qui partout ailleurs me rend nerveuse, partout sauf ici où il est accueilli en ami ; l’hébreu que je parle comme une Française de la Ben Yehouda (« lo, ani lo serfatite, ani belguite ») mais qui est doux, doux, doux à mon oreille; le kiosque à jus Tamara que Mimi s’est choisi comme point de chute et où elle a expérimenté moult mélanges (avant de les abandonner d’un « je n’en peux plus, maman ») ; mon pèlèphone israélien qui a vibré aux cent propositions de sorties, visites et rendez-vous de la famille, des amis, toutes aussitôt acceptées même si elles me mettaient en retard partout et tout le temps (« Slicha, ani lo mevina ma kara, slicha behemet slicha ») ; les Ace, Home Center and co, assidûment fréquentés par Laurent qui, nouvelle installation oblige, s’est glissé dans la peau du super bricoleur ; le concert de jazz d’Avishaï Cohen où je me suis retrouvée toute pouponnée à côté d’Israéliens en bermudas et crocs ; les djouks qui m’ont fait sortir en courant de l’appartement (puis y revenir piteusement, une bonbonne d’insecticide à la main) ; le propriétaire du night shop de la rue Dizengoff qui a réussi à me vendre une carte de téléphone trois fois plus cher que la normale, gagnant ma confiance d’un poignant « please, believe me » (mais face auquel l’honneur est sauf : ma belle-sœur et moi, furieuses, sommes revenues lui faire sa fête une heure plus tard) ; l’énergie de la ville qui veut qu’on n’ait pas envie d’aller dormir ; les sherouts qui m’emportent du Namal à Allenby ; la chaleur, supportable en juillet, insupportable au mois d’août et enfin, la piscine Gordon, juste rouverte et fréquentée par les « vrais » habitants de Tel-Aviv, lesquels m’ont donné l’illusion que « moi aussi, j’en étais »…

De retour à Bruxelles, la rumeur et les odeurs telaviviennes ne me viennent plus que de Rachel et de Kef Israël. Bisous Rachel, et merci de l’invitation sur ton blog. À très vite.

Nathalie Skowronek

Avenue Ben Gourion
Avenue Ben Gourion