L’hébreu parle aux Français
Dans le cadre d’une tenue ouverte de la loge Bn’ai Brith Robert Gamzon à Jérusalem, j’ai interviewé Fabienne Bergmann à propos de son livre : L’hébreu parle aux Français
Fabienne Bergmann est en Israël depuis plus de 50 ans, elle a enseigné l’hébreu dans toutes sortes de structures éducatives. Elle traduit des documents professionnels, des articles scientifiques mais aussi de la littérature. Elle a écrit des chroniques sur l’hébreu pour le Jerusalem Post en français qu’elle a rassemblées dans ce livre qui convient tout autant à ceux qui ne maitrisent pas la langue, – il donne envie de la connaître – qu’à ceux qui en ont une bonne connaissance.
Elle traite de l’influence de l’hébreu de la Bible ou de la Michna sur la langue d’aujourd’hui, elle explique les racines grâce auxquelles l’hébreu est une langue si riche et si flexible. Elle écrit sur les paradoxes de cette langue qui essaie de « Concilier les contraires », elle met en lumière les apports d’autres langues comme le grec, l’araméen et bien entendu, le français. Le tout avec légèreté et humour.
Voici un exemple que j’ai trouvé bien poétique :
« A partir du septième jour du mois de Hechvan et ce jusqu’au printemps, on ajoute à la prière du Chmoné Essré : תן טל ומטר לברכה 9 (Ten tal ou matar livraha), Donne de la rosée et la pluie pour le bien. Cette bénédiction, ne devant être dite qu’une partie de l’année, figure en petits caractères dans les livres de prière, ce qui a engendré l’expression אותיות טל ומטר (otyot tal ou-matar), littéralement : lettres de rosée et de pluie, pour qualifier les graphies nécessitant des lunettes de lecture… Par opposition, la une des journaux sera imprimée en lettres énormes dites אותיות קידוש לבנה (otiyot kidouch levana), expression inspirée de la bénédiction de la lune lue à la belle étoile, la nuit, et imprimée en gros caractères pour faciliter la lecture. » p.41
Et savez-vous quelle est la dernière entrée que Ben Yehouda a rédigé pour son dictionnaire juste avant sa mort ? Et bien, il s’agit du mot nes, miracle. Un vrai miracle cette langue !
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