Deux poèmes de Rachel traduits par Bernard Grasset
Je remercie Bernard Grasset et les Editions Arfuyen de me permettre de publier sur Kef Israël deux poèmes de Rachel. Ces poèmes font partie du recueil Sur les rives de Tibériade, poèmes de Rachel traduits de l’hébreu et présentés par Bernard Grasset.
À Anne Meizel
Te souviens–tu ? Un printemps, un matin
Le printemps, le matin – où sont-ils ?)
Au pied du Carmel – notre jardin,
Et face à lui – le bleu de la mer.
Toi, sous l’arbre, tu te tiens
Et moi sur une branche,
la cime argentée d’un olivier
Nous taillons les branches noircies.
Le crissement de ta scie en dessous
Parvient saccadé à mes oreilles,
Et moi au-dessus de toi,
Je fais pleuvoir des éclats de mes vers.
Te souviens–tu ? Matin et bonheur…
C’était, ce n’est plus.
Comme l’éphémère printemps de notre terre
Ainsi l’éphémère printemps de l’existence.
Le vieux berger Abou–Tsalah
Me réveille » Lève–toi Rachel ! »
Le rêve s’est évanoui.
De la maison comme une ombre je descends.
La cour – autre, autre,
Moi aussi autre, toute autre –
Seule, petite et troublée
Dans le monde vaste, nocturne.
Ceux qui dorment dormiront encore
Et se délecteront de leur sommeil ;
Mais moi – alliée de la nuit,
Je partage son secret étoilé.
Kislev, 1930.
Ces poèmes font partie du recueil Sur les rives de Tibériade,
Les Editions Arfuyen ont déjà publié Regain (2006) et De loin, suivi de Nébo (2013), en édition bilingue hébreu-français, dans la traduction de Bernard Grasset.
Sur les rives de Tibériade contient non seulement les poèmes épars de Rachel mais aussi une traduction de tous ses articles littéraires qui n’avaient jamais été traduits dans aucune langue, ainsi que les lettres écrites de France et quelques poèmes épistolaires.
Eliseo Pardo
Août 19, 2022 @ 15:32:06
La poesie reste a ce jour, le seul refuge ou présque, dans lequel pouvoir encore croire en « l’homme » en sa sensibilité, et son amour pour tout ce qui est beau et noble …
Paul
Août 22, 2022 @ 19:19:18
Merci pour la traduction.