Deux poèmes de Nathan Zach
Ce poème de Nathan Zach est lu par Jeanne Moreau dans le film Carmel d’Amos Gitai sorti en 2010
C’est un poème sur les gens
Ce qu’ils croient et ce qu’ils veulent
Et ce qu’ils croient vouloir
Même si peu nombreuses sont les choses sur cette terre
Qui méritent notre intérêt
Et c’est un poème sur ce que les hommes font
Car ce qu’ils font
Est plus important que ce qu’ils n’ont pas fait
Et c’est un poème sur les êtres humains
Sur ce qu’ils ressentent dans la nuit bleue
Qui chante l’hymne des caravanes
Et comment ils goûtent au sable
Dans l’avion en flammes
Qui s’abat en sifflant
Comme un chant de deuil ardent
Et pour finir
Ce sont des poèmes de guerre
Ecrits sur un bureau
Alors qu’elle fait rage
Sans pitié.
©Nathan Zach
(Je n’ai pas trouvé le nom du traducteur)
Je voudrais toujours des yeux pour voir
la beauté du monde et louer cette beauté
merveilleuse, sans défaut, et louer
celui qui l’a faite belle à louer
et pleine, si pleine de beauté.
Et je ne voudrais jamais être aveugle à la beauté
du monde tant que je vis. Je renoncerais
à d’autres chose, mais je ne me lasserais
de voir cette beauté où je vis
où mes mains se promènent comme des bateaux et pensent
et font ma vie courageusement, et non moins
que cela, patiemment, d’une patience infinie.
Et je ne cesserai de louer. Je ne cesserai ma louange.
Et si je tombe, je me lèverai – même un moment – pour qu’on ne dise pas
il est tombé. Mais il s’est relevé un moment pour louer
de ses derniers yeux
ce qu’il ne cessera jamais de louer.
©Nathan Zach
Traduit de l’hébreu par Michel Eckhard et Benyamin Ziffer
Revue « Poésie1, N° 116, Mars-Avril 1984 »
Le Cherche-Midi éditeur, 1984
Source : barapoemes.net