Le cortège des funérailles d’Herzl à Vienne

Theodor Benjamin Zeev Herzl est mort le 3 juillet 1904 à Vienne.

Stefan Zweig dans son article « Un souvenir de Theodor Herzl » repris dans le livre « Hommes et destins », Belfond, 1976, raconte les obsèques à Vienne le 7 juillet 1904 :

Ce fut une journée singulière, une journée de juillet, inoubliable pour quiconque la vécut. Car soudain, dans toutes les gares de la ville, chaque train amena, de jour comme de nuit, des gens de tous les empires, de tous les pays, des juifs d’Occident, d’Orient, russes, turcs ; ils déferlaient subitement des provinces, des petites villes les plus diverses, portant encore sur leur visage l’effroi provoqué par la nouvelle. Jamais on ne ressentit plus nettement ce que, auparavant, les dissensions et les bavardages avaient occulté : c’était le chef d’un grand mouvement qui disparaissait. Le cortège fut interminable. Vienne constata brutalement que le mort n’était pas un simple feuilletoniste, qu’un écrivain, voire qu’un poète médiocre ; c’était un de ces créateurs d’idées comme un pays, un peuple n’en voient se dresser, victorieux que de loin en loin. Au cimetière un tumulte se produisit. Ils étaient trop nombreux à affluer brusquement vers son cercueil, en pleurs, poussant des cris, des hurlements, dans une explosion sauvage de désespoir ; ce fut un déchaînement proche de la furie. Tout ordre était rompu par une sorte d’affliction élémentaire et extatique que je n’avais jamais vue auparavant et que je n’ai jamais retrouvée lors d’un enterrement. Et l’immense douleur que laissait exploser par vagues, du plus profond de lui-même, ce peuple de plusieurs millions d’âmes me permit de mesurer pour la première fois quelle somme de passion et d’espoir cet homme, à lui-seul, avait apportée au monde par la puissance d’une unique idée.

Les obsèques à Vienne le 7 juillet 1904 :

 

En août 1949, son corps sera rapatrié en Israël selon des voeux exprimés dans son testament : Le retour d’Herzl en Israël 

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