En marchant, en écrivant : Freedom
C’est une promenade qui devait mêler comme souvent un peu d’architecture, un brin d’histoire, une remarque enthousiaste sur le bleu du ciel et la douceur de la température en cette première semaine de l’année 2014. Mais en m’approchant de la rue Herzl, j’ai entendu un brouhaha. Des immigrants noirs sur les trottoirs, respectant les feux rouges et criant NO MORE PRISON, FREEDOM, en faisant le signe X avec les bras. X pour montrer qu’ils refusent d’être emprisonnés. Dan a pris des photos. Nous avons continué à bavarder sur le boulevard Rothschild mais arrivés sur Allenby encore un flux continu d’immigrants illégaux, de clandestins disent certains, de réfugiés, de demandeurs d’asile, disent d’autres, d’Africains, de Blacks, d’Erythréens, de Soudanais, de personnes. Des hommes jeunes, quelques femmes seules ou avec des poussettes. Et à part les scansions des manifestants, c’est comme si la ville s’était arrêtée. Les piétons s’immobilisaient pour les regarder et les laisser passer. Les marchands devant leurs magasins les dévisageaient bouche-bée. J’ai filmé, pris des photos. Et le flux continuait. Encore. Du Sud de la ville, ils se dirigeaient vers le Nord pour manifester devant des ambassades et des consulats de pays occidentaux. Je les ai suivis sur Ben Yehuda puis sur la Promenade. Une si belle journée. Bien sûr, je savais qu’ils étaient là, j’ai lu, j’ai vu à la télé, j’avais même écrit un article à mon arrivée en Israël. Je les vois faisant la plonge dans les cuisines des restaurants, installant les transats à la plage, balayant les rues que j’aime. Je les vois quand je vais dans le sud de la ville mais je ne les avais jamais vu ensemble, tous ensemble. Et je suis en état de choc. J’ai juste envie de pleurer. Tellement de personnes loin de chez eux qui veulent vivre ici.
Tel Aviv, En marchant, en écrivant: Marche n°12
Distance parcourue: 2 kilomètres
Une partie avec Dan, une partie seule
Date: 5 Chevat 5774/ lundi 6 janvier 2014
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esther kervyn miller
Jan 28, 2014 @ 21:23:00
Tu vois, ma Rachel, c’est pour cela, que je t’aime. ……………..Esthienne.