Yehudit Sasportas au Musée d’Israël
Le Musée d’Israël présente une rétrospective du travail de l’artiste israélienne Yehudit Sasportas. La première oeuvre présentée est un berceau créé en 1991 alors que l’artiste était en seconde année de l’école Betzalel. On retrouve ensuite des éléments présentés à la Biennale de Venise en 2007 et un film à grande échelle Vortex of Separation (2013) où des objets flottent – un piano, des débris, des bidons d’essence…
Yehudit Sasportas dit que toute l’exposition est une installation unique et non pas la présentation d’oeuvres différentes. C’est un ensemble cumulatif qui crée une expérience sensorielle très personnelle.
En effet, entrer dans l’exposition de Yehudit Sasportas au Musée d’Israël, c’est quitter le monde pour se retrouver dans une autre dimension, un univers parallèle. Un univers qu’on connaîtrait peut-être d’une autre vie, ou qu’on aurait rencontré dans nos rêves, où le noir et le blanc deviennent couleurs, où la limite entre conscience et inconscience devient floue, où emporté dans des forêts profondes et des marécages, on a l’impression que le monde vacille.
Quand Yehudit Sasportas parle de son travail, on est subjugué. Elle passe de Heidegger à Walter Benjamin puis raconte son père menuisier à Ashdod de qui elle a appris la patience. Elle nous parle de ce marécage en Allemagne qui tour à tour rétrécit et s’étend sans que l’on sache pourquoi et comment. Pendant des années, elle « s’est déguisée » en chercheuse et a accompagné une expédition scientifique, sept heures d’affilée sur une barque, à regarder et à s’imprégner de l’atmosphère. Une série de dessins témoigne de cette observation-là et à notre tour de prendre le temps de regarder. Ce cercle serait-ce une pupille ou le cerne d’un arbre? une tâche de cataracte ou une de nos peurs?
Yehudit Sasportas: Seven Winters, Sept hivers
L’exposition a lieu au Musée d’Israël à Jérusalem du 29 mai 2013 au 19 octobre 2013.