Le coeur a ses raisons, quand une femme juive orthodoxe fait du cinéma

Dans le cadre du Billet de l’Invité(e), retrouvons Brigitte C. qui est allée voir dès sa sortie en salles en Israël, le film 

למלא את החלל- Fill the void – Le coeur a ses raisons.

Le coeur a ses raisons – un film de Rama Burshtein – cinéaste et scénariste

XP LE COEUR A SES RAISONS 120

Shira a 18 ans. Elle est la fille cadette d’une famille religieuse orthodoxe. Elle est en âge de se marier. Un jeune homme lui est destiné qu’elle va discrètement observer avec sa mère dans un supermarché pour se faire une idée. Elle en est tout émue.

Sa soeur aînée qu’elle aime tendrement est mariée à Yokhai et doit accoucher bientôt. Hélas sa soeur meurt en couches en donnant naissance à un petit garçon et le deuil accable la famille.

Dans cette situation extrême où le chagrin se mêle  à la vie qui continue que deviendra Shira et ses espoirs de mariage?

Le film nous introduit dans cette famille dont les émotions et les réactions sont encadrées par les codes de leur communauté.

La cinéaste, Rama Burshtein, vit a Tel Aviv, dans une communauté orthodoxe. Elle a fait une école de cinéma avant de devenir orthodoxe, il y a 20 ans. Dans l’entrevue donnée à Ynet elle dit avoir fait le film, non pour des raisons artistiques mais pour faire connaitre sa communauté. Et là-aussi « Remplir le vide », titre du film en hébreu a de multiples résonances.

Ce film a été abondamment primé : 7 prix Ophir (les Oscars israéliens), le meilleur film au Festival de Haifa et Hadas Sharon qui joue Shira a reçu le Prix de la meilleure actrice au festival de Venise.

Allez voir ce film. Il est sobre, émouvant et merveilleusement filmé par Assaf Soudri dont la photographie fait de ce film une succession de peintures de groupes et de portraits en gros plan. Et surtout, quand une femme juive orthodoxe fait du cinéma, c’est un événement.