Tou Bichevat, fruits secs ou fruits frais?

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La célébration de la fête de Tou BiShevat a évolué au cours des siècles. Tou Bichevat n’est pas mentionné dans la Bible et était au départ une date-limite de paiement pour divers impôts et dîmes, une ligne de démarcation entre deux années agricoles. C’est surtout au XVIe siècle que cette fête a pris de l’ampleur et s’est axée sur un repas de fruits d’Israël avec les mystiques de Galilée qui ont même élaboré un véritable séder pour cette occasion.Tu Bishevat a continué à évoluer surtout avec le retour des Juifs sur leur terre. L’accent a alors été mis sur la plantation d’arbres plutôt que sur la consommation de fruits.

Pendant des siècles, la coutume a été de manger des fruits secs pour des raisons évidentes. Avant la mise au point des techniques de réfrigération et le transport des denrées périssables par avion, il était difficile de trouver des fruits frais au coeur de l’hiver, en tous cas dans les contrées où étaient établis les Juifs ashkenazes. On séchait les fruits pour pouvoir en manger en hiver et les transporter facilement.

En Israël, continuer à manger des fruits secs pour Tu Bishevat frise le ridicule puisque la plupart des fruits secs vendus en Israël ne proviennent pas du pays mais de l’étranger et notamment de Turquie, de Chine, des Philippines. Et qu’il y a abondance de fruits frais cultivés en Israël.

Discutant l’offre des prémices à Jérusalem, la Mishna (Bikkurim 3:3) dit : Les plus proches (de Jérusalem) apportaient des figues et des raisins, les plus éloignés des figues sèches et des raisins secs. Pour faire la bénédiction sur le fruit de l’arbre, les fruits frais étaient préférables. Cependant pour des raisons de commodité et de conservation, ceux qui devaient faire une longue route pouvaient apporter des fruits secs.

Il existe un autre niveau d’interprétation. Le Rav Kook dans Eyn Ayah pense que les plus proches et les plus éloignés font allusion à deux états spirituels différents. La proximité est associée à la terre d’Israël et à la possibilité d’y vivre une existence juive dans la plénitude alors que l’éloignement est associé à une existence juive en exil au nom du confort et de la peur du changement. Le premier groupe est associé aux fruits frais, et le second aux fruits secs.

L’essentiel, c’est que les fruits proviennent de la terre d’Israël. Tou Bichvat, la fête anti-boycott !

A méditer en mangeant les fruits frais ou/et secs de Tou Bishevat. Hag sameah !

 

 

Adaptation de  This Tu Bi-Shvat, Eat Fresh Fruit

     
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