Israël-Palestine : L’épine a toujours tort

Je reprends ici, avec son accord, un texte écrit par l’écrivaine Chochana Boukhobza et publié sur sa page Facebook.
Je ne suis pas une spécialiste du jeu politique, mais je crois connaître un peu le Moyen Orient, ses sociétés émotives, qui passent du rire aux larmes, du cri au silence, de la fraternité à la guerre et vice versa.
Je ne parlerai ici que du conflit Israël Palestine, et tant pis si au passage, je perds des plumes, je crois que depuis trois semaines, les évènements prouvent que de toute façon, quelle que soit la place d’un juif dans le monde, ses choix politiques, les engagements qu’il a eu, ou qu’il continue d’avoir, tout ce qu’il est, tout ce qu’il représente, ne pèsent plus grand chose dans la balance.
Un juif est un juif, point à la ligne. Une juive est une juive.
Les juifs de Diaspora, c’est bien connu, ne sont pas des civils. Ce sont des sionistes. Des ennemis de la Cause.
Je ne lâcherai pas Israël, je ne lâcherai pas les Palestiniens.
Il y a assez de place sur cette terre pour ces deux peuples.
Mais revenons à Israël et à Gaza, deux sociétés qui vivent en miroir et dans une proximité troublante. Ces deux sociétés seront seules à faire un jour la paix, elles y sont condamnées. Personne ne pourra les y aider, personne ne pourra leur souffler des conseils, même si tous peuvent jeter de l’huile sur le feu. Ma grand-mère disait, ne te mets jamais comme une épine entre la chair et l’ongle. Tout ce qui n’est pas Israël, tout ce qui n’est pas la Palestine, est une épine entre la chair et l’ongle. L’épine se retire. La chair et l’ongle finiront par cicatriser.
On dit que Gaza est un ghetto à ciel ouvert. Moi, je prétends qu’Israël est aussi un ghetto à ciel ouvert… surarmé. Voilà le hic, le grand problème. On accepte qu’Israël ait des armes, des tanks, des avions, des mitraillettes. On ne supporte pas qu’il en fasse usage. Même si Israël est attaqué, il lui est interdit de tuer.
Au nom de deux principes, le premier est que chaque fois qu’Israël se défend, on lui explique qu’il ressemble désormais aux bourreaux nazis.
Il tue, donc il est nazi. Forcément.
Applique-t-on cette équation à tous les pays qui défendent leurs frontières ? Sûrement pas, puisqu’ils n’ont pas été anéantis par les nazis. Tous les pays qui défendent leurs frontières sont autorisés à le faire.
Et le second principe, me direz-vous ?
Le second principe est plus pervers : il ne doit pas tuer, car ses habitants sont des colons. S’ils sont égorgés, tant pis pour eux.
Si leurs enfants sont capturés, tant pis pour eux
Ils n’avaient pas à être des colons.
Bon, d’accord.
Alors les habitants d’Israël qui vivent sur la ligne d’avant 67 sont-ils des civils de plein droit ?
Comme ceux qui vivent à Tel-Aviv, Ashdod, Beersheba ?
Pas du tout.
Ces civils là sont autant visés par leurs ennemis que les autres.
Sdérot, me semble-t-il, n’est pas une ville conquise en 67.
Et pourtant Sdérot subit le feu des roquettes depuis des années.
Israël, qui a compris ce problème, a donc érigé un mur. Puisque vous ne voulez pas qu’on tue un seul de nos ennemis, nous allons les empêcher d’entrer chez nous. Nouveau tollé.
Le ghetto juif surarmé empêche les terroristes de pénétrer dans ses villes et ses villages, apartheid, apartheid.
Alors la paix ?
Bien sûr la paix. Mais pour arriver à la table des négociations, encore faut-il que la Cisjordanie et Gaza soient d’accord pour négocier avec le diable israélien. Impossible de négocier avec un seul des deux représentants des palestiniens.
Vous comprenez pourquoi ?
Si Gaza ne se présente pas à la table des négociations, tout est à refaire, le ghetto juif surarmé devra à nouveau essayer de se défendre, les nations crieront à la boucherie, et tout sera à recommencer.
Il est très étrange tout de même de constater qu’en temps de calme, Méchal et Abou Mazen se dévorent l’un l’autre et qu’à peine signent-ils un traité de paix tacite, que les roquettes se mettent à pleuvoir sur Israël.
Justement parlons un peu de ces roquettes.
Le Hamas (et d’ailleurs Israël) ignorait l’efficacité du dôme de fer. Sans le dôme de fer des centaines de civils israéliens seraient morts aujourd’hui.
Ce n’est pas que (ne vous en déplaise, Le Pen) les Palestiniens de Gaza soient des ânes et qu’ils ne savent pas viser correctement, si les Israéliens ne sont pas morts par centaines durant ces dernières semaines.
Les Israéliens ne sont pas morts, parce que le ghetto juif surarmé essaye d’exploiter au mieux les ressources d’intelligence de son peuple. Le ghetto juif surarmé essaye de trouver depuis des années une parade à ce statut terrible et terrifiant qui lui ordonne de vivre en tant qu’Etat sans toucher un seul cheveu de ses ennemis.
Lequel ennemi a refusé par deux fois déjà un cessez-le-feu.
Alors dites moi une chose maintenant : pas de cessez-le feu, pas d’autorisation pour le ghetto surarmé d’aller affronter son ennemi, pas de mur pour éviter le terrorisme…
Ce qui reviendrait à dire qu’Israël doit disparaître…
Ben, ce rêve là, est impossible. Moi je vous le dis, je vous le prédis.
Israël existe depuis 70 ans, il faudra que les antisémites et les peuples de la région s’y résignent. Ceux qui arment le Hamas, comme l’Iran, par exemple, doivent le comprendre.
Rappelez-vous ce que me disait ma grand-mère…  L’épine a toujours tort. 
La paix doit être trouvée. La paix est le seul remède de cette région tourmentée. La mort de chaque enfant des deux côtés de la frontière m’arrache les tripes, me rend insomniaque, me désespère.
Sable, ciel, mer, eau,
Réunissez vos énergies pour que ces deux peuples puissent vivre en paix.
Chochana Boukhobza