Lia van Leer nommée Officier de la légion d’honneur
Le 1er novembre 2013, l’Ambassadeur de France en Israël, S.E Patrick Maisonnave remettra à Madame Lia van Leer, au nom du Président de la République française, les insignes d’Officier de la Légion d’honneur, la plus haute distinction honorifique française et ce en présence de Serge Toubiana, Président de la Cinémathèque française.
Lia van Leer est une femme exceptionnelle, fondatrice et directrice des cinémathèques de Haïfa et de Jérusalem, directrice du Festival du film de Jérusalem, fondatrice de l’Israel Film Archive. A travers elle, c’est tout le cinéma israélien qui est honoré par la France.
Toute jeune, Lia Greenberg, né en Roumanie, passe ses étés en France : de ces voyages, Lia garde un amour incommensurable pour la France et la culture française. C’est en 1940 qu’elle arrive en Palestine, où ses parents l’envoient pour être auprès de sa sœur qui a fait son alya quelques années auparavant. Lia a 16 ans, sa sœur et elle ne savent pas encore qu’elles ne reverront jamais leurs parents.
En 1952, Lia épouse Wim van Leer, ingénieur, pilote, journaliste, dramaturge et producteur. Ils s’installent à Haïfa, voyagent à l’étranger, s’intéressent ensemble à l’industrie du cinéma. Lia reçoit chez elle pour des projections de films impossibles à voir en Israël, prélude à la fondation d’un ciné-club à Haïfa en 1955 qui deviendra la cinémathèque de Haïfa, la première cinémathèque du pays.
Lia et son mari acquièrent au fils des ans une large collection privée qui permit la fondation de la première institution israélienne en matière d’héritage cinématographique, l’Israel Film Archive, acceptée au sein de la Fédération internationale des archives du film (FIAF) en 1961. Cette collection n’a cessé de s’enrichir, avec notamment plus de 80 films donnés en 2010 par la société française MK2 et compte aujourd’hui plus de 35 000 copies.
En 1961, Wim et Lia van Leer produisent le film du réalisateur français Chris Marker, Description d’un combat, avec la voix off de Jean Vilar qui relate une vision poétique d’un Israël en devenir, treize ans après la déclaration d’indépendance.
Lorsqu’elle s’installe en 1973 à Jérusalem, Lia réalise son rêve avec le soutien de l’homme d’affaires Georges Ostrovsky et du maire de la ville, Teddy Kollek : créer une institution calquée sur la Cinémathèque française. Ce sera la création de la cinémathèque de Jérusalem dont elle devient la directrice en 1981.
En 1983, Lia crée le Festival annuel du film de Jérusalem qui a célébré en 2013 sa 30ème édition avec plus de 150 films israéliens et internationaux présentés et des invités prestigieux venus du monde entier.
Grâce à Lia, la Semaine du Cinéma français en Israël, qui avait disparu, a de nouveau était mis en place et a fêté cette année sa 10ème édition.
C’est grâce à la passion de Lia van Leer qu’il existe aujourd’hui des institutions pérennes en Israël qui sont l’égal des grandes institutions cinématographiques dans le monde. C’est pour ce travail opiniâtre et pour les liens indéfectibles qu’elle a créé avec la France en matière de cinéma que Lia van Leer recevra le 1er novembre les insignes de l’Ordre national d’Officier de la Légion d’honneur, en présence de Serge Toubiana, Président de la Cinémathèque française, autre institution mythique qui lui servit d’inspiration.