Dvir et Uri

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Dans le monde virtuel, un colon a été assassiné en allant acheter un livre d’un écrivain de gauche.
Le monde virtuel a un dogme bien établi :
le colon est coupable de son propre meurtre parce que c’est un occupant.
Ou alternativement
l’écrivain gauchiste est coupable d’avoir justifié indirectement le terrorisme contre le colon.

Dans le monde réel en revanche – Dvir (le colon) a été assassiné alors qu’il serrait contre son corps le livre de David (le gauchiste)
Dans le monde réel, l’écrivain David a écrit à propos d’une Femme fuyant l’annonce sans savoir que le jour où sa femme elle aussi s’enfuirait mais ne pourrait pas s’échapper se rapprochait inéluctablement.

« Les messagers en uniforme qui se tiennent devant une porte » – arrivent devant la porte où figure le nom Grossman
Et ils vont dire que Uri est parti.

Uri est parti.

Dvir est parti.
Dvir s’en est allé en serrant près de lui le livre du père d’Uri.
Deux personnes jeunes, belles, douces et bonnes qui ont payé de leur vie la réalité sanglante.
Dans le monde réel, ni la gauche ni la droite n’ont d’importance.

Dans le monde réel, nous sommes unis dans la souffrance.

Ecrit par Galit Distal Atbaryan, publié sur la page FB de סיפור, traduit par Rachel Samoul

Dvir Sorek, étudiant dans le cadre d’un programme spécial combinant études religieuses et service militaire a été poignardé le 8 août 2019, quelques jours avant son 19e anniversaire, alors qu’il était sorti de chez lui pour acheter des livres en cadeau pour ses professeurs.

Le fils de David Grossman, Uri, a été tué le dernier jour de la Seconde Guerre du Liban, le 12 août 2006. Il avait 20 ans.

     
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