Sédimentation, un poème d’Asher Zano

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J’ai lu sur la page Facebook de l’écrivain Shmuel T.Meyer  la traduction d’un très beau poème que lui-même avait lu sur la page d’un de ses amis poète, et dont il dit qu’il n’avait pas résisté longtemps à la nécessité de le traduire.

J’ai obtenu l’autorisation du traducteur et de l’auteur Asher Zano pour publier ce poème sur le blog et je suis donc très heureuse de le partager avec vous, en français et en hébreu !

| traduit de l’hébreu très très librement par Shmuel T. Meyer|

Sédimentation

A quel moment un homme perd-il sa patrie ?
Lorsqu’il connait les horaires des trains
De l’exil.
Lorsque, faiblement, décolorés,
les visages de son père et de sa mère
disparaissent..
Comme autrefois les traits de Jacob

J’ai obtenu
à l’esprit de Joseph
fuyant l’épouse de Putiphar

Car il n’y a pas d’homme sans horaire.
L’heure où il perd sa patrie.
Celle, où il perd les visages de son père et de sa mère.

Et tous les rails, face à lui
seront un long couloir vers une salle d’attente.
Et, là,
il est là,
debout
dans son manteau
dans la sédimentation
du liquide.

Asher Zano

מצב צבירה

מאיזו שעה אדם מאבד מולדת
משעה שיודע את לוח זמני הרכבות
במקומו
ומשעה שפני אביו ואמו עולים בו
במעומעם, דהויים
כמו קלסתר פניו של יעקב
העולה בדעתו של יוסף
בשעת מעשה אשת פוטיפר

כי אין אדם שאין לו שעה
שעה שמאבד מולדת
ושעה שמאבד פני אביו ואמו

וכל פסי הרכבת נפתחים לעומתו
כפרוזדורים המכינים לטרקלין
והוא עומד במעילו
כחומרים
העומדים בחדר
באותו מצב הצבירה
של התחלפותם
מנוזל
למוצק

אשר זנו@

 
     
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